A-mar Paysage et Urbanisme
Rozenn Duley (36 ans) et Grégory Dubu (40 ans) ont créé A-mar Paysage et Urbanisme en 2012 à Douarnenez (29).
Pourquoi le paysage ? Le paysage est une discipline complète qui mêle les champs de l’art, de l’histoire, des compétences techniques et une approche spatiale et sensible. Le paysage est le bien de tous et constitue un terreau de réflexions infinies.
Votre rencontre ? En 2000, à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, où nous étions dans la même promotion. Depuis, nous nous sommes associés, vivons et travaillons ensemble.
Votre projet le plus important ? L’aménagement de deux prairies humides sur la commune de Plouédern, dans le Finistère. Il s’agit d’un projet au budget très restreint et où l’enjeu est de trouver des solutions économiques, inventives et qualitatives pour rendre cet espace naturel accessible au public.
Un projet que vous auriez aimé réaliser ? Le parc de Zollverein, en Allemagne. Cet ancien site industriel de la Ruhr a été transformé en un lieu de culture et de création mêlant nature, patrimoine et architecture contemporaine.
Une date importante pour l’agence ? Les résultats d’Europan 09, en 2007, où nous avons été désignés lauréats du concours pour l’aménagement des anciennes aciéries GIAT à Saint-Chamond, dans la Loire.
Ce que vous défendez ? Nous développons nos projets dans un souci d’économie de moyens au-delà de la mode du développement durable. Issus de la génération low tech et convaincus que chacun peut faire à son échelle un geste pour l’environnement, nous nous attachons à mener des projets où les notions d’économies de moyens et d’énergie tiennent une place primordiale dans le processus de création. Le développement durable doit être avant tout une question de bon sens. Nous nous retrouvons autour de cette phrase de Pierre Rabhi : « L’avenir est dans le génie de la simplicité et l’élégance de la sobriété. »
Un paysagiste que vous admirez ? Jacques Simon, pour son inventivité et sa grande liberté de réflexion et d’action au-delà des cadres conventionnels. Piet Oudolf, pour sa maîtrise du monde végétal et son sens de la composition et de la couleur.
Un rêve ? Que la profession de paysagiste soit reconnue d’utilité publique.
Buzzo Spinelli Architecture
Isabelle Buzzo (29 ans) et Jean-Philippe Spinelli (29 ans) ont fondé leur agence en 2014 à Paris.
www.buzzospinelli.com
Pourquoi l’architecture ? Pour émouvoir.
Votre rencontre ? Dans un atelier de Luminy, à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Notre association incarne un engagement théorique, émotionnel et poétique commun pour notre discipline.
Votre projet le plus important ? La maison des pêcheurs, sur le port de Bonifacio, car il s’agit de notre première commande publique.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? La chapelle de Frère Nicolas, de Peter Zumthor et l’escalier du roi d’Aragon, à Bonifacio.
Une date importante pour l’agence ? 2016 : les AJAP et la livraison de plusieurs projets.
Ce que vous défendez ? La pérennité de l’architecture.
Un architecte que vous admirez ? Peter Zumthor, Louis Kahn et Claude Parent, que nous avons eu la chance de rencontrer.
Un rêve ? Travailler sur de nouveaux territoires, pour toujours mieux se questionner et se réinventer.
Atelier Amélie Fontaine
Amélie Fontaine (31 ans) a créé son atelier en 2011 à Grand-Fayt (59).
www.atelier-ameliefontaine.com
Pourquoi l’architecture ? Une envie de construire pour les autres, de participer à l’amélioration du cadre de vie. Après des expériences en Chine, en Inde, puis à Paris, sensible aux enjeux de la société, j’ai choisi de déplacer les questionnements de la ville vers la campagne. C’est avant tout une volonté de montrer la richesse des relations humaines et de dévoiler les potentiels du territoire rural.
Votre projet le plus important ? La crèche de Villereau a été l’occasion de déployer une construction bioclimatique passive autour du bien-être de l’enfant et de la pédagogie dans un dialogue complet avec le maître d’ouvrage, depuis la programmation jusqu’au chantier.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? La maison-atelier en terre crue de Martin Rauch, à Schlins, dans le Vorarlberg (Autriche).
Une date importante pour l’agence ? Septembre 2011 : notre installation en milieu rural, dans le parc naturel régional de l’Avesnois (Nord-Pas-de-Calais). Un retour aux sources.
Ce que vous défendez ? Une triple activité (maîtrise d’œuvre, enseignement et recherche) qui s’articule autour de trois enjeux : l’approche pédagogique de l’architecture et du paysage, l’articulation des échelles d’un projet et l’expérimentation comme méthode de travail et de conception.
Un architecte que vous admirez ? Peter Zumthor, pour sa capacité à déployer une atmosphère qui me touche. Et aussi le paysagiste Gilles Clément, pour son regard sur le végétal et son attitude humaniste.
Un rêve ? Enseigner l’architecture en milieu rural dans un atelier international hors les murs avec un apprentissage sur le terrain par l’expérimentation.
Nicolas Dorval-Bory Architectes
Nicolas Dorval-Bory (35 ans) exerce depuis 2008 à Paris.
www.nicolasdorvalbory.fr
Pourquoi l’architecture ? Parce qu’elle permet de répondre à des besoins basiques, avec des solutions basiques. Pour moi, architecture et environnement sont quasi la même chose, il s’agit de l’espace que l’on habite, construit ou naturel, et notre discipline permet tout autant d’analyser que de définir ses propriétés invisibles.
Votre projet le plus important ? Le premier en tant qu’architecte indépendant : l’appartement du réalisateur Wes Anderson à Paris. C’était un projet haut en couleur, au propre comme au figuré. Le second est une médiathèque, premier projet public réalisé à la suite d’un concours, où nous avons pu développer à plus grande échelle les principes importants pour notre bureau : radicalité des espaces et variété des qualités atmosphériques, simplicité et efficacité de la mise en œuvre, ensemble au service d’une générosité de l’architecture.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? Le Blur Building, de Diller et Scofidio, en Suisse, et la maison Tanikawa, de Kazuo Shinohara, au Japon.
Une date importante pour l’agence ? 2010, année où Raphaël Bétillon (mon ex-associé) et moi avons gagné puis réalisé le projet Paysages en exil, qui a marqué le début de notre association, mon départ d’Argentine, où je vivais à l’époque, et notre installation à Paris.
Ce que vous défendez ? Je crois en une forme de radicalité, de simplicité issue des propriétés atmosphériques précises des espaces. Je crois en une architecture sans message, sans spectacle, dont seules les qualités intrinsèques suffisent à la faire exister. C’est pour moi dans cette confrontation directe au réel, un réel scientifique et intransigeant, que peut naître une architecture audacieuse et essentielle.
Un architecte que vous admirez ? Ils sont très nombreux, mais, en France, je citerais, pour diverses raisons, Claude Parent, Lacaton et Vassal, et Philippe Rahm.
Un rêve ? Construire un observatoire astronomique.
OH!SOM
Stéphanie Durniak (30 ans), Baptiste Franceschi (29 ans), Marie Fade (31 ans) et Caroline Mangin (30 ans) ont créé OH!SOM en 2013 à Marseille.
Pourquoi l’architecture ? Un métier engagé pour l’avenir des territoires et de la société. Pour créer du concret. L’alliance de la technique, des relations humaines et de l’art.
Votre rencontre ? Sur les bancs de l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille, en quatrième année.
Votre projet le plus important ? La vigie de Figuerolles, notre premier projet attribué en marché public, notre premier bâtiment livré, nominé au prix de l’Équerre d’argent dans la catégorie « première œuvre ». Donc, première publication, première conférence… Un clin d’œil à notre cabane d’enfance.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? La Cité radieuse du Corbusier, pour son avant-gardisme, sa force dans le paysage et sa vision moderne de la notion d’habiter.
Une date importante pour l’agence ? Plutôt trois. 27 février 2013 : création de l’agence. 22 juin 2015 : lauréate d’un projet de 95 logements à la Duranne, un quartier d’Aix-en-Provence, qui fait vivre l’agence et a permis de verser les premiers salaires. 30 mars 2016 : lauréate des AJAP et emménagement dans nos nouveaux locaux.
Ce que vous défendez ? Une architecture contextualisée, basée sur le dialogue, le croisement des compétences et l’engagement durable, toujours centrée sur l’usager.
Un architecte que vous admirez ? Nous aimons les architectes portugais ou espagnols : Aires Mateus, RCR, Jordi Badia, Álvaro Siza, Eduardo Souto de Moura…
Un rêve ? Plutôt une volonté. Continuer à exercer notre métier avec nos convictions et malgré la crise. S’engager de plus en plus pour son apprentissage dans les écoles et être porte-parole auprès du grand public pour valoriser notre savoir-faire et changer l’image d’un métier encore trop souvent considéré comme élitiste.
Atelier de l’Ourcq – Félix Mulle Architecte
Félix Mulle (33 ans) a fondé l’Atelier de l’Ourcq en 2012 à Pantin.
www.felix-mulle.com
Pourquoi l’architecture ? Parce qu’elle est au croisement de l’intime et du politique, du matériel et du philosophique, du conceptuel et du sensoriel. Un point de vue riche sur le monde qui nous entoure.
Votre projet le plus important ? Une étagère, solide, légère, élégante et unique, fabriquée pour moi-même alors que j’étais encore étudiant, sans espace, ni outils, ni voiture, ni budget. Aujourd’hui, la philosophie est la même : la contrainte est une force, l’économie de moyens un vecteur d’inventivité.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? Les immeubles HBM (habitations bon marché) qui ceinturent Paris, avec leurs appartements lumineux et bien agencés ; le Centre Pompidou, projet phare d’une époque où l’audace architecturale ne se confondait pas avec le marketing ; la Maison, à Bordeaux, d’OMA-Rem Koolhaas, qui traduit spatialement la complexité de la vie domestique ; les pylônes électriques « Beaubourg », gentils géants qui peuplent nos campagnes sans qu’on daigne jamais les admirer.
Ce que vous défendez ? Une architecture critique, intègre, qui vise à rendre mieux habitable le monde tel qu’il est aujourd’hui, pour tous et partout.
Un architecte que vous admirez ? Je les admire tous, excepté les cyniques, les menteurs, les désabusés.
Un rêve ? Que se développe une réelle culture populaire de l’architecture et de la ville, pour que tout un chacun puisse s’approprier ces questions essentielles à notre vivre-ensemble.
Wagon Landscaping
Mathieu Gontier (34 ans), Estelle Ollivier (32 ans) et François Vadepied (49 ans) sont associés au sein de Wagon Landscaping, créé en 2010 à Paris.
www.wagon-landscaping.fr
Pourquoi le paysage ? Après avoir suivi des études d’art, de civilisation russe et d’architecture, nous nous sommes dirigés vers un domaine qui rendait possible nos convergences : le paysage, rassemblant notre passion commune pour le vivant et l’amélioration du cadre de vie.
Votre rencontre ? À l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, avec une idée en tête : monter une structure afin de développer une démarche de projet innovante et originale fondée sur la proximité avec le terrain, l’attention au vivant et à l’environnement.
Votre projet le plus important ? Le parc du festival de land art Archstoyanie, dans la grande banlieue de Moscou, est pour nous le projet phare de l’agence depuis 2008 : 150 hectares d’anciennes prairies cultivées pour créer un parc de sculptures en permanente évolution.
Un projet que vous auriez aimé réaliser ? Notre projet lauréat pour le parc du grand musée de l’Afrique dans la baie d’Alger est celui que nous souhaiterions réaliser. La création d’un parc botanique est une sorte de rêve pour bon nombre de paysagistes ; nous espérons qu’il pourra être mis en œuvre par nos soins dans les années qui viennent.
Une date importante pour l’agence ? 2010 : création de l’agence Wagon Landscaping, l’aboutissement de plusieurs années de travail en commun, en mode associatif et free-lance, sur des projets qui n’ont cessé de nous rapprocher.
Ce que vous défendez ? Notre participation active dans la réalisation et l’entretien de nos aménagements est la clé, selon nous, d’une réponse pertinente face aux attentes d’un commanditaire. Cet investissement nous permet de rester connectés à la réalité du terrain.
Un paysagiste que vous admirez ? Gilles Clément.
Un rêve ? Réaliser ou rénover un jardin botanique.