Le Corbusier canonisé !

L’heure est enfin venue de reconnaitre la contribution exceptionnelle de Le Corbusier au Mouvement Moderne. En inscrivant 17 bâtiments et sites de l’architecte franco-suisse sur la liste de son Patrimoine Mondial de l’Humanité, l’Unesco sonne le glas d'un feuilleton qui n’en finissait plus.

L’histoire était devenue le serpent de mer de l’architecture. Après plus de dix ans de travail, c’est désormais chose faite : en ce 17 juillet 2016, à l’issue de la 40e session qui se déroulait à Istanbul, l’œuvre architecturale deCharles-Édouard Jeanneret-Gris dit Le Corbusier (1887-1965) a été officiellement classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco. Enfin !

Mais ce ne fut pas sans peine… Après deux essais infructueux en 2009 et en 2011, la candidature collective (Allemagne, Argentine, Belgique, Inde, Japon, Suisse et France) a su convaincre le comité, en sortant d’une vision longtemps jugée trop franco-française et manquant de cohérence. Cette inscription porte aujourd’hui sur 17 bâtiments ou sites dont dix se trouvent en France, parmi lesquels la Villa Savoye à Poissy (1928), la Cité Radieuse de Marseille (1945) ou la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp (1955).

Le Capitole de Chandigarh (1951-1965), qui manquait précédemment à l’appel, figure également dans ce corpus représentatif de la « recherche patiente » menée par Le Corbusier sur un demi-siècle. « Relevant les défis que devaient connaitre la société et l’architecture entre 1910 et 1960, la contribution de Le Corbusier au mouvement moderne a suscité un débat d’idées à l’échelle mondiale ; elle a permis d’inventer un nouveau langage architectural et de moderniser les techniques constructives ; elle a apporté des réponses aux besoins sociaux et humains », rappelle la Fondation Le Corbusier qui portait la candidature avec l’Association des sites Le Corbusier et le Ministère de la Culture. Si elle vient saluer l’œuvre d’un architecte visionnaire et autodidacte, cette inscription garantit aussi sa protection. En cas de défaillance, l’Unesco s’autorise en effet à faire marche arrière et « désinscrire » un bien. Des retombées économiques sont également à la clé. Dopant l’attractivité touristique, ce prestigieux label contribue au rayonnement international des villes concernées.

Nous avons choisi de vous montrer en avant-première des photos de Chandigarh (Inde), ville créée de A à Z par Le Corbusier, extraites de notre hors-série Architecture (en kiosques depuis le 30 septembre) qui reviendra sur cet événement.

Diaporama : La magie intacte de Le Corbusier à Chandigarh (Inde)