Rayonnante Marseille !

Boostée par son rôle de capitale européenne de la culture 2013, la ville poursuit la reconquête de sa géographie et de sa topographie, extraordinaires. Ce nouvel éclat porté par des projets architecturaux et urbanistiques de longue haleine en fait une bombe esthétique où s’amuser tout en se cultivant !

Notre interlocutrice espère beaucoup des transversales prévues pour désenclaver les quartiers nord avec, en point d’orgue, Smartseille, le projet d’écoquartier sur l’îlot Allar. « Ce modèle de ville durable méditerranéenne de 2,7 hectares possède son architecture green, un circuit thermique high-tech, l’usage partagé des espaces, des e-services. Le Pritzker Prize 2011, Eduardo Souto de Moura, y livre, entre autres, une tour administrative achetée par la ville pour 34 millions d’euros. Il faut savoir que 1 euro d’argent public investi rapporte 3 euros du privé. Ça booste les énergies ! » conclut-elle, ravie de l’implantation du Technopôle de Château-Gombert et de Marseille Immunopôle, pôle de recherche en immunologie.

 

Diaporama : Rayonnante Marseille !

Et la culture suit le mouvement
De son côté, l’adjointe à la culture, Anne-Marie d’Estienne d’Orves, a un œil sur l’organisation de la deuxième Biennale internationale des arts du cirque (en 2017), et sur celle de Manifesta, une biennale d’art contemporain (en 2020). Elle suit également le cours de la rénovation du fort d’Entrecasteaux, partie haute du fort Saint-Nicolas, qui domine le Vieux-Port, destiné à accueillir des concerts. « L’acquis de 2013 doit persister, martèle l’adjointe, on travaille aussi à un projet global sur le patrimoine architectural de Marseille pour 2018. »

Néanmoins, la ville manque encore de galeries d’art internationales, aussi la Friche la Belle de Mai demeure-t-elle un centre artistique vital. À la fois privée et d’intérêt général, l’ancienne manufacture de tabac de 100 000 m2 a bénéficié d’une réflexion menée par les architectes Jean Nouvel et Patrick Bouchain. Alain Arnaudet, directeur général, confesse 6,5 millions d’euros de budget annuel, en partie attribués à 600 projets artistiques : « Nos partenaires sont très impliqués et la cadence des aménagements est intense. Nos soirées “On Air”, sur la terrasse de 10 000 m2, rassemblent 50 000 personnes en été. Nous avons aussi 20 artistes en résidence. En tout, ce lieu brasse 350 000 visiteurs par an, de toutes conditions sociales, qui viennent pour les nombreux spectacles ou, tout simplement, pour notre restaurant. » Même si son façonnage est encore en cours, Marseille, à nouveau intellectuellement irriguée et esthétiquement magnifiée, devient une référence – parfois une rivale – pour les grandes villes du pourtour méditerranéen. Et, pour nous, une destination aussi cool que désirable !

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