Définir Flexform peut se résumer en une expression : l’élégance intemporelle. La maison, détenue par la troisième génération de la famille Galimberti, est aux antipodes des marques de mobilier haut de gamme qui manient l’excentricité, alignent les collaborations avec des stars du design ou parient sur le show off pour gagner les faveurs d’un public en quête de meubles provoquant le fameux effet waouh ! Depuis 1959, Flexform a fait le choix d’une offre où la sobriété le dispute à la distinction, avec une création supervisée et imaginée depuis quarante ans par Antonio Citterio, mais à laquelle ont participé de grands noms comme Cini Boeri, Giulio Manzoni ou Joe Colombo. Cela veut aussi pour « Mood ». Cette ligne née en 2001, inspirée du marché américain, décline un style classique, entre rétro et déco, mâtiné depuis peu de couleurs et de motifs. Plus internationale que les autres et vouée au contract, elle a été pensée jusqu’en 2005 par l’Américain John Hutton. Carlo Colombo en dessinera une collection en 2013 avant que la direction artistique ne soit confiée à Roberto Lazzeroni. Lorsqu’on se rend à Meda, dans le plus grand showroom de la marque, un immense espace de 2 000 m2 agrandi il y a deux ans, on réalise à quel point le tape-à-l’oeil en est proscrit. La distinction est en revanche à l’honneur. « Chaque ambiance valorise un best-seller : le canapé Cestone et son tressage de cuir, la bibliothèque Infinity qui vient de fêter ses 10 ans, ou encore les collections « Lario », « Agave » et « Tindari », parmi les dernières-nées de la marque, explique Elisa Velluto, responsable de la communication. On se sent presque comme chez soi. »
L’effet est à l’évidence réussi et Flexform l’a d’ailleurs traduit l’an dernier avec son nouveau slogan : « Home at last. » Le sentiment d’appropriation est immédiat et donne envie de connaître le dessous des cartes, des canapés en l’occurrence qui représentent de 70 à 80 % du chiffre d’affaires de l’enseigne. Pour cela, il suffit de parcourir quelques centaines de mètres… Malgré ses 15 000 m2, l’usine n’est ni plus ni moins qu’un atelier de confection traditionnel à échelle industrielle. Pour produire canapés et autres pièces, la centaine d’employés s’affaire comme le feraient des artisans. Si les gestes sont bien identiques, l’organisation diffère : « Il y a trois ans, nous avons confié l’optimisation de nos process à une société, explique Elisa Velluto. Grâce à elle, nous avons amélioré à la fois les conditions de travail des ouvriers et la fluidité de la production. »
Un exemple ? La signalisation au sol, des rectangles jaunes qui matérialisent l’emplacement de chaque charriot sur lequel sont disposés progressivement les éléments qui composeront un canapé par exemple. On les retrouve à chaque étape de la production : à la réception et au stockage des matières premières des fournisseurs (carcasses des assises, mousses et intérieurs des coussins), au sanglage, au collage des mousses sur les structures, à la fixation des piètements, à la coupe et à la confection des housses en tissu et en cuir, et à l’assemblage final. Avec cette technique simple mais efficace, ce sont les chariots qui, dans un ballet bien rodé, vont d’employé en employé. Sans déplacement inutile et fastidieux, chacun peut se concentrer sur sa tâche. Quant aux produits, réalisés à la commande en quatre à cinq semaines – car ici le stock n’existe pas -, ils s’habillent, selon la volonté du client, des cuirs vénitiens les plus luxueux ou de matières nobles comme le cachemire, introduit il y a trois ans. Leur moelleux incomparable vient du garnissage : des plumes et du duvet rigoureusement sélectionnés et bénéficiant de la certification de l’association Assopiuma qui garantit qualité et éthique. Le prix du confort…