L'Istanbul de Magda Danysz

Spécialiste du street art et de l’art numérique, la galeriste Magda Danysz incarne une nouvelle génération d’acteurs de l’art contemporain ouverts sur le monde et la société. Voyageant entre ses galeries de Paris, Shanghai et Londres, elle a pourtant choisi de nous emmener à Istanbul, une ville chère à son cœur.

Votre saison favorite à Istanbul ?
À l’automne, Istanbul bénéficie d’un été indien très plaisant. La ville est alors très agréable car la chaleur ne vient pas épuiser les corps.

Si Istanbul était une couleur ?
Bleu-gris, à l’image de la Mosquée bleue et des nombreux minarets qui ponctuent la ville.

Une odeur ?
Celle du marché aux épices, vers le pont de Galata, avec l’odeur des savons à l’huile d’olive.

Votre quartier ?
Ortaköy. À l’écart du tohu-bohu touristique et bien qu’assez résidentiel, c’est l’un des plus vivants. C’est là qu’il faut sortir le soir ou chiner le week-end, dans ses rues riches de petits commerces, de brocanteurs, d’artisans typiques…

Votre cantine ?
Mikla, car Istanbul, c’est aussi une vue dont il faut savoir profiter de jour comme de nuit.

Qu’est-ce qui vous émeut encore à Istanbul ?
Les minarets, qui ponctuent visuellement la ville, recouvrent beaucoup d’émotions. Au-delà de leur aspect visuel, ils sont généralement le présage d’un ensemble architectural sans commune mesure, les mosquées stambouliotes étant souvent architecturalement magnifiques.

Le dernier spot déniché ?
Mahmure Acoustic Lezzetler. C’est un bon plan pour les petits déjeuners. Dans cette ville qui grouille à toute heure, le calme et le côté chaleureux de l’endroit sont toujours bienvenus.

Votre vue fétiche à Istanbul ?
Istanbul vue du Bosphore, depuis le bateau.

Votre musée favori ?
Le musée d’Art moderne, à Beyoglu, qui, outre ses collections, a souvent des expositions temporaires passionnantes et accueille aussi l’immanquable Biennale d’Istanbul.

Où se ressourcer ?
Dans une ville aussi dense, il est plaisant de trouver des coins de verdure pour prendre un bol d’air. Parmi les nombreux et beaux parcs du centre, le parc Gülhane, près du palais de Topkapi, bordé de grandes allées agréables, est l’un des plus anciens de la ville. Mais pour ceux qui ont du temps, je conseille un endroit pour initiés sur la rive orientale d’Istanbul : le parc Fethi Pasha, qui longe le Bosphore et offre une vue imprenable sur le côté européen de la ville.

Quelle personnalité représente le mieux Istanbul ?
Le réalisateur Fatih Akin. Il traite avec justesse de l’immigration, mais aussi, avec sa trilogie Head-On, De l’autre côté et The Cut, des thèmes de l’amour, de la mort et du mal. À voir.

Rive européenne ou rive asiatique ?
Européenne. Mais il ne faut pas sous-estimer les charmes de la rive orientale, plus résidentielle et calme, où il y a de beaux palais à visiter et des restaurants à découvrir.

Orhan Pamuk ou Fazil Say ?
Fazil Say. Pianiste de renom, il sait avant tout émouvoir son public.
Grand bazar ou Nisantasi ?
Nisantasi. C’est un quartier chic et agréable qui illustre bien la proximité de la ville avec l’architecture européenne.

Kahvalti sur le Bosphore ou meyhane (bar où l’on sert le mezze) à Beyoglu ?
Kahvalti. Rien de tel pour commencer la journée que ce petit déjeuner typiquement turc fait de concombre, fromage, olives, miel, pain et autres douceurs. Entre la luminosité qui règne sur le Bosphore et ce plein d’énergie, c’est forcément une journée qui commence bien !

Raki ou bière Efes ?
Raki. Bu à l’apéritif, il pourrait rappeler notre petit jaune à l’anis et, pourtant, son goût est particulièrement rafraîchissant. Rien de tel pour se mettre à l’heure locale.

Spectacle de derviches tourneurs ou concert à Babylon ?
Concert à Babylon. Istanbul est une ville de fête et de musique, une ville très jeune. Impossible de rater ce spot.

Istanbul Modern (musée d’art moderne) ou palais de Topkapi ?
Topkapi. Véritable symbole, ce palais est à la fois impressionnant et agréable à visiter. Il nous permet de ne jamais oublier ce qui fait la grandeur de cette ville millénaire dont l’histoire ne cesse de me fasciner.

Comment le reste du monde peut-il s’inspirer d’Istanbul ?
Malgré les aléas de l’histoire, sa richesse culturelle, son passé et sa mixité sont universelles.

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