Drôle, fou, ou carrément kitsch, l’univers de Bretz vous ouvre ses portes. Ici, le velours côtoie le satin et les motifs fleuris se déclinent dans des tons chamarrés. À la sobriété et au minimalisme ambiants, la marque allemande répond par un luxe outrancier et un confort tout en volupté. Un décalage parfaitement assumé par Hartmut et Norbert Bretz, quatrième génération à la tête de cette entreprise fondée en 1895. Lorsqu’ils en ont pris la direction, en 1991, les deux frères ont opéré un virage radical : « On avait l’impression que l’esprit créatif qui avait nourri l’établissement pendant un siècle avait disparu, justifie Hartmut Bretz. Avec Norbert, nous avons tâtonné pendant deux ou trois ans avant de présenter les premiers “Cultsofa” au Salon du meuble de Cologne en 1995. »
Cette collection de canapés et de fauteuils détonne alors par son originalité, avec du velours zébré ou léopard et des pieds en forme de pattes d’animaux, mais connaît un franc succès, faisant redécoller la production. « Nous avions trouvé notre niche », ajoute Hartmut qui se lance aussitôt dans une véritable guerre contre le minimalisme. Avec Norbert, ils redessinent le catalogue, l’alimentant de pièces iconiques, comme la méridienne Gaudi ou la collection « Cocoa Island ». Malgré une croissance constante, qui atteindra 20 % en 2015, l’entreprise a réussi à conserver une production entièrement artisanale dans sa manufacture de Gensingen (à 200 km de Metz). Si elle travaille de plus en plus avec les architectes et figure dans bon nombre d’hôtels, la marque Bretz est aujourd’hui distribuée dans plus de 200 points de vente à travers le monde (une vingtaine de magasins en propre). Pourtant, elle est encore peu représentée en France (une trentaine de boutiques en régions), ce que déplore Hartmut Bretz qui ajoute qu’il « espère l’ouverture d’un splendide flagship-store en 2017 ». Avec l’ambition de réaliser 25 % de ses ventes dans l’Hexagone, Bretz compte bien mettre un peu de folie dans nos contrées.