Desalto, l'art de l'équilibre

Les pièces de mobilier les plus évidentes cachent parfois une grande complexité de réalisation. Desalto le prouve à chaque collection et en a fait sa spécialité.

La région de la Brianza est une terre fertile pour l’industrie du meuble et le design italien. S’y concentrent quelques-uns des plus beaux fleurons nationaux : Cassina, Flexform, Boffi, Zanotta, Molteni, Lema… Et, bien sûr, Desalto, qui joue dans la partition du mobilier de bureau un rôle de premier ordre. Entreprise familiale, Desalto a été créée par les Orsenigo. Bruno, le fondateur, est encore aujourd’hui à la tête de la société. Si celle-ci n’a été fondée qu’en 1990, elle tire son origine et son savoir-faire d’une précédente entité, ORMA, devenue OMA, née dans la région en 1963. Desalto, contraction de « design » et d’« alto », porte haut les couleurs de la création. D’ailleurs, en marge de son centre de design intégré, l’entreprise multiplie depuis de nombreuses années les collaborations avec des designers nationaux et internationaux : Caronni + Bonanomi, Gordon Guillaumier, Marc Krusin, Arik Levy, Piero Lissoni, Nendo, Jacob Springers et Tokujin Yoshioka, pour n’en citer que quelques-uns.
La marque de fabrique de la maison se définit par une attention forte portée au design, supportée par une recherche technologique importante. Il faut en effet une parfaite maîtrise de la technique pour parvenir à produire des pièces majoritairement en métal, ultragraphiques et poétiques, ou qui semblent défier les lois de la pesanteur. À l’exemple de la table Element, de Tokujin Yoshioka, au plateau comme suspendu à un piètement en équilibre, mais aussi de la chaise et de la collection de bancs « Softer Than Steel » de Nendo.

Des créations remarquables… et remarquées !
Présentées au salon IMM de Cologne, en janvier dernier, la table basse et la console Icaro 015 signées Flavio Caronni et Donato Bonanomi, jouent avec le minimalisme et la géométrie. La console révèle toute sa légèreté et sa structure grâce à ses deux pieds uniques qui la transforment en véritable élément architectural. Icaro 015 est une version revisitée d’un modèle créé en 1993 par le duo, qui n’en est pas à son coup d’essai avec Desalto. On lui doit déjà quelques produits comme l’étagère Armida, les tables Grid, Every ou Helsinki, cette dernière étant considérée comme l’un des best-sellers de la marque. Autre come-back, la chaise Sand, signée Claudio Dondoli et Marco Pocci, revient dans une version en tissu qui lui confère une allure moins formelle que le modèle original créé en 2002.
Parmi les produits les plus récents, la table Clay, de Marc Krusin, présentée à Milan en 2015, est une autre démonstration de la maîtrise technologique de l’entreprise. Le plateau de cette vaste table ronde aux accents de sculpture repose sur le sommet pointu du piètement conique, comme s’il flottait. La prouesse technique vient de la très faible section sur laquelle est posé le plateau, décliné en finition pierre de lave, polyuréthane, verre ou céramique. Fin 2015, Clay a d’ailleurs remporté l’Iconic Design Award 2016 décerné par le German Design Council.
À Milan, le travail de l’architecte Marco Acerbis, qui proposait Skin, une table fixe ou extensible, aux accents minimalistes elle aussi, avait également été présenté. Derrière son apparente simplicité, Skin a en fait demandé de nombreuses recherches technologiques. Desalto exprime avec ce produit son savoir-faire dans le travail de l’aluminium et sa maîtrise des mécanismes qui permettent l’extension de ce modèle.

L’outil technologique au service du design
Au rythme de trois à cinq nouveautés par an (tables, chaises, étagères et accessoires), principalement pour le secteur du contract mais aussi pour les particuliers, Desalto poursuit sa quête d’innovation, disposant d’un arsenal de production de pointe. L’entreprise possède par exemple des ateliers de découpe laser, de soudure, de peinture liquide et en poudre ainsi qu’une usine de galvanisation. Cet ensemble lui permet de maîtriser toute la chaîne de production et de répondre aux demandes spécifiques même dans un temps très court. Un véritable atout pour le contract qui exige réactivité et forte capacité d’adaptation, mais aussi pour l’export, qui représente 70 % de la production.

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