À l’occasion de leur première exposition au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Fien Muller et Hannes Van Severen, respectivement ex-sculpteur et ex-photographe, ont rencontré un public très varié mais incapable de classer leur mobilier hybride. Le duo de néo-designers avait peaufiné une installation qui tenait plus de l’expérience plastique. Le visiteur découvrait comment chaque pièce de mobilier, assise ou rangement, remplissait sa fonction, infiltrée d’une part de poésie.
Par leurs couleurs et leurs formes, leur banc de marbre et leur nouvelle version du vis-a-vis oscillent entre le claquant et le sourd. On pense au mot « arty » parce que le couple a débuté en galerie. Pourtant, quand on les rencontre, Hannes explique : « Le design est lié à la fonction. Nous venons des arts visuels. Nous essayons donc simplement de créer un mobilier sculptural dans l’espace. Art ou design, la création se fait de la même façon… et procure la même satisfaction. »
Dans leur atelier, aucune distribution figée des rôles : « Nous réalisons très vite le prototype pour juger de son usage et des proportions », confie Hannes. Fien poursuit : « Parfois, tout part du matériau. Le côté hybride vient ensuite. » Souvent, le duo ajoute une patine au métal et produit de petites séries. Actuellement, sa visibilité s’accroît grâce à son accord avec l’éditeur belge Valérie Objects qui assure la production et la diffusion. A Paris et Londres, les designers ont été exposé à la Galerie kreo avec laquelle ils avaient produit leur Bend Mirror, comme une simple feuille réfléchissante pliée. « La poésie est possible jusque dans l’industriel », conclut Fien.