Patrimoniale mais novatrice, Thonet n’est toutefois pas la marque qu’on associe le plus aux designers. Elle est en cela souvent confondue avec sa « sœur ennemie », la Viennoise, Gebrüder Thonet Vienna GmbH (GTV), aujourd’hui sous contrôle italien.
Ainsi, si l’entité viennoise met l’accent sur des créations de plus en plus éloignées du modèle original, l’allemande préfère, elle, le respect des valeurs. Mais n’en boude pas pour autant le design, puisqu’elle affiche des collaborations avec Christian Werner, James Irvine, Robert Stadler, Naoto Fukasawa ou, tout récemment, le très demandé Sebastian Herkner, créateur de la chaise 118.
« Il a su entendre notre souhait qu’il s’appuie sur la tradition tout en offrant un modèle contemporain, explique Valérie Lécuyer, responsable des ventes France. Sa chaise 118 évoque la mythique 214 : c’est elle aussi un modèle de petite dimension, idéal pour le contract, et qui renoue avec le cannage. Elle répond parfaitement aux attentes du marché à en juger par l’accueil qui lui a été réservé lors du dernier salon IMM Cologne. »
À quelques dizaines de mètres du musée-showroom : l’usine. « Manufacture » serait un terme plus approprié, et c’est d’ailleurs celui qui a ici la préférence. Car il fait écho à un savoir-faire ancestral habilement entretenu. Le lieu et les méthodes de fabrication semblent avoir peu changé depuis que le site a été rebâti après la Seconde Guerre mondiale, l’usine d’origine de 1889 ayant alors été totalement détruite.