N/7, le labo créatif de Vincent Sheppard

Cette année, le label de design belge Vincent Sheppard fête ses 25 ans. Plutôt que d’attendre le quart de siècle pour changer d’image, la société a ouvert au sein de son entreprise N/7, un nouvel espace de création.

L’atelier N/7 – c’est son nom – est un laboratoire créatif. Non pas que l’éditeur Vincent Sheppard ne s’autorisait pas à l’être, mais cette division a été voulue pour concevoir des produits prenant le risque de s’écarter des consensus de style. Soit une façon de permettre au design ou, en tout cas au designer, de s’exprimer plus fort.

La chaise Kiki, de l’atelier N/7 de Vincent Sheppard, avec son assise en rotin naturel et ses pieds en métal, évoque une inspiration rétro, mi-italienne, mi-scandinave.
La chaise Kiki, de l’atelier N/7 de Vincent Sheppard, avec son assise en rotin naturel et ses pieds en métal, évoque une inspiration rétro, mi-italienne, mi-scandinave.

Vincent Sheppard est connu pour son travail du Lloyd Loom, ce matériau fabriqué en enroulant du papier kraft autour d’un fil métallique pour le tisser ensuite. Cette technique de fabrication fête ses 100 ans cette année et la maison belge spécialisée dans l’outdoor fait aussi beaucoup de mobilier d’intérieur, et pas seulement dans ce matériau. Au sein de l’atelier-laboratoire N/7, dès septembre, les tables Groove dessinées par le designer belge Alain Gilles vont plutôt illustrer l’idée qu’il peut exister des tables basses autrement qu’impersonnelles et monochromes. Disponibles en quatre tailles différentes et en plusieurs hauteurs, elles ne sont pourtant pas « bêtement » gigognes. On peut en disposer plusieurs dans une même pièce sans forcément les mettre côte à côte.

Le designer Alain Gilles au travail sur la finition de ses tables basses.
Le designer Alain Gilles au travail sur la finition de ses tables basses. Vincent Sheppard

Le but de l’atelier N/7 de Vincent Sheppard n’est pas de faire des objets pratiques qui rendent uniquement service. Ils doivent aussi dispenser une certaine esthétique. D’où le choix du marbre Marquina ou du plus beau Carrare, finement nervuré. Selon le designer bruxellois, ses interlocuteurs se sentent très concernés par le design qu’ils connaissent fort bien.

Les tables basses d’Alain Gilles laissent apparaître la finesse de leur marbre.
Les tables basses d’Alain Gilles laissent apparaître la finesse de leur marbre. Vincent Sheppard

Pour Coralie Claeys, présidente de la société, « les besoins et les goûts des consommateurs changent constamment, Vincent Sheppard adapte donc ses techniques traditionnelles aux désirs des amateurs de design et d’architecture intérieure. » Et d’ajouter : « Nous voulons être une marque qui continue de surprendre. » Cette volonté s’appuie sur le travail des artisans qui servent la maison. Ce qui fait qu’il y a, dit-on, chez Vincent Sheppard, une histoire de fait main et de matériaux naturels derrière chaque pièce de mobilier de l’atelier N/7. Ces tables, chaises et luminaires doivent durer, donc pas d’extravagances. Le regard y dénote au contraire de fortes réminiscences rétro, entre design italien et scandinave.