Mieux connue comme « La Maison abandonnée », la Villa Cameline revient à la vie en 2002, lorsque Hélène et François Fincker décident de la sauver des griffes des promoteurs. Qu’en faire ? Hélène Fincker, professionnelle de la communication culturelle, travaille étroitement avec les musées nationaux, les galeries d’art et les artistes. « Pourquoi ne pas y inviter les artistes ? Pour la première soirée, c’est à la lumière des bougies que j’ai invité les convives à écrire, sur les murs recouverts de nappes en papier, l’avenir de la maison. À l’unanimité, ils souhaitaient l’investir. Sans projet bien défini, nous avons débuté en 2003 par des performances, tout en conservant à la maison ses anciennes peintures, ses tags, ses moulures… C’était la règle du jeu : ne rien toucher, la prendre en l’état », se souvient-elle.

Depuis, les expositions se succèdent d’avril à octobre, permettant de profiter aussi du jardin-terrasse. « L’artiste doit s’adapter au lieu, car c’est la maison qui commande la muséographie ! Il y a un jeu de questions-réponses entre le travail du créateur et ce que la maison impose, confie-t-elle. Ce n’est pas une galerie ni un centre d’art. Ce lieu “est”, tout simplement… Le choix des artistes se fait au gré des rencontres et des coups de cœur. Je n’ai pas de ligne directrice ; c’est mon luxe. »

Très active dans la vie culturelle de la Côte d’Azur, Hélène Fincker est membre fondateur du groupe Botox(s). « Botox(s), car on déride l’art contemporain », s’amuse-t-elle… Le groupe a installé son siège dans la villa. Ce réseau d’art contemporain fédère une trentaine de lieux de la Côte, organise des visites « Privilège », une nocturne au printemps… En décembre dernier, Botox(s) a soutenu OVNi, premier festival vidéo à Nice, qui a rencontré un beau succès. Plus habitée que jamais, « La Maison abandonnée » est devenue un lieu phare de la vie culturelle. Sous le soleil, autrement…

Exposition d’été : « Dissipation », de Caroline Rivalan, jusqu’au 8 juillet, sur RDV.
www.villacameline.fr