Les villes longtemps assoupies deviennent, à l’heure de leur réveil, un grand terrain de jeux pour les urbanistes et les architectes. Toulon déplace ses pions et redessine les perspectives.
Entre l’arsenal et le stade Mayol, le centre ancien, ex-paradis des marins, a d’abord vu revivre, après un long purgatoire, une rue piétonne. « Elle a été notre porte d’entrée pour lancer une opération virale », explique Hélène Audibert, adjointe au maire Hubert Falco. Cette Rue des Arts (rue Pierre-Sémard) a vu fleurir galeries, ateliers de création, boutiques vintage et coffee-shops, avant que des passages ne redessinent des circulations menant aux belles halles couvertes Art déco. Voisines du célèbre marché du cours Lafayette, elles sont au cœur d’un vaste projet de réhabilitation urbaine.
La ville haussmannienne, de son côté, voit sortir de terre, sur le site de l’ancien hôpital Chalucet, un impressionnant « quartier de la créativité et de la connaissance », confié à l’architecte Corinne Vezzoni. Un point d’orgue pour cette commune labellisée French Tech, dotée d’un technopôle de la mer et d’une université. La double casquette villégiature/business et le potentiel de cet écosystème en plein essor n’a pas échappé à Marianne Borthayre, présidente avec Jean-Luc Mathias du groupe È-hôtels-Lyon. Avec l’architecte Yves Boucharlat, ils peaufinent, dans les murs dudit hôtel particulier les plans d’un 4-étoiles, avec rooftop et vue sur la mer.