La résistance face à l’art établi
En plein centre-ville, un pâté de maisons classées du XIXe siècle est squatté depuis dix ans par une communauté d’artistes, bien décidée à rester indépendante. Le quartier s’appelle Gängeviertel et, lorsqu’on a envie d’un bain de culture alternative, c’est là qu’il faut plonger pour tâter de la bohème et de l’underground. Frappez à la porte de Till, créateur de Xyz Cargo. Entre un sex-shop féministe, une galerie d’art éphémère et des petits bistrots collectifs, ce fabriquant de triporteurs modulaires propose une manière nouvelle de construire des cycles fonctionnels en mettant l’accent sur la production locale dans une démarche sociale et écologiquement durable.
Mais c’est aussi ça, Hambourg, le lieu de la gentrification et de la contre-culture où la bourgeoisie observe d’un œil distancié les mouvements les plus rebelles : elle sait que l’innovation artistique fait aussi la richesse d’une ville. « Hambourg est un épicentre. Elle cherche constamment à se renouveler, à se nourrir d’influences extérieures », expliquent Till Fellrath et Sam Bardaouil, le duo qui copréside la Fondation culturelle Montblanc, basée dans cette ville.