Le plus beau bâtiment contemporain du monde ?
Le Teshima Art Museum, au Japon, par l’artiste Rei Naito et l’architecte Ryūe Nishizawa, à travers lequel on peut voir des arcs-en-ciel circulaires en pourchassant les gouttes d’eau qui affleurent sur le sol en béton.
Le plus émouvant ?
Le musée d’Art islamique de Doha. Ieoh Ming Pei en a conçu le bâtiment, et Jean-Michel Wilmotte, les espaces intérieurs.
Le plus beau bâtiment historique ?
Le château de Versailles et ses jardins.
Celui qui a le mieux fixé une époque ?
Le musée national de Brasilia, tout rond, et toute cette utopie de Niemeyer qui l’entoure : la cathédrale, le ministère des Affaires étrangères et son escalier central, les soucoupes convexes et concaves de l’Assemblée nationale et du Sénat…
La ville la plus intéressante du point de vue de l’architecture contemporaine ?
Rio de Janeiro est la ville de tous les mouvements architecturaux, des plus classiques du XVIe siècle aux plus contemporains. C’est une sorte de livre d’architecture en perpétuelle réédition, une ville fascinante.
Le bâtiment qui symbolise le mieux le XXe siècle ?
Les Twin Towers me semblent être, symboliquement, l’ensemble architectural qui restera comme l’illustration du siècle dernier.
Un quartier dont l’architecture vous intéresse ?
Eko Atlantic, à Lagos, au Nigeria : 5 millions de mètres carrés gagnés sur la mer qui vont devenir l’un des quartiers les plus spectaculaires du continent africain.
La ville « historique » dont l’architecture vous fascine ?
Venise, entre le sentiment de beauté éternelle et le risque de disparition imminente.
Votre architecte « historique » favori ?
Plus philosophe et planificateur urbain qu’architecte, Hippodamos de Milet (Ve siècle av. J.-C., NDLR) a révolutionné les villes avec ses plans en damier. Se promener à Manhattan est le meilleur hommage hippodamique !
L’architecte contemporain le plus passionnant ?
David Adjaye, concepteur du musée national de l’Histoire et de la Culture africaine-américaine du Smithsonian, à Washington (qui devrait ouvrir à l’automne, NDLR).
Un beau livre d’architecture ?
Plutôt un livre sur un artiste dont les œuvres portent une réflexion sur l’espace architectural : Tadashi Kawamata. Habiter le monde, de Mouna Mekouar.
Le plus bel hôtel ?
Le Benesse House de Tadao Ando, un musée-hôtel situé à Naoshima.
Le plus bel aéroport ?
Celui de Pékin, conçu par Norman Foster.
Un lieu qui a mal vieilli ?
Le terminal 1 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle par Paul Andreu, qui a dû incarner une modernité sidérante mais qui est aujourd’hui l’un des plus kitsch du monde.
Pourriez-vous décrire votre maison ?
Je commence son assemblage dans quelques jours, autour de l’idée du conteneur « dernier voyage » comme lieu d’habitation. J’y travaille à Ouidah, à 42 km de Cotonou, dans un immense jardin qui regroupe une ferme bio et une installation de l’artiste Jérémy Demester.
Le style architectural le plus pertinent ?
Le style arabo-andalou et le métissage inouï de l’Alhambra de Grenade.
À quelle discipline pourrait-on comparer l’architecture ?
Quand on rentre du Japon, on comprend que l’architecture est en réalité une application pratique de la poésie.
Avec quels mots le terme architecture doit-il rimer ?
Depuis Ouidah ou Cotonou, l’architecture rime avec futur : des écoles flottantes à énergie solaire à Ganvié ou à Lagos, de grands musées en préparation à travers tout le continent… L’association La Voûte nubienne (dont le but est de permettre aux habitants des zones désertiques de vivre dans un habitat décent inspiré d’une méthode de construction ancestrale, NDLR) gagne du terrain dans le Sahel. L’architecture en Afrique ouvre les perspectives de l’avenir.