Humbert & Poyet
Emil Humbert (architecte DPLG diplômé de Paris- Belleville) et Christophe Poyet (architecte d’intérieur diplômé de l’Académie Charpentier) ont uni leurs forces en 2007. Ils viennent de signer le nouveau Beefbar Athènes (rattaché au Four Season Astir Palace). Lors de la dernière Paris Design Week, ils ont lancé la collection « Metamorphosis » avec la maison Pouenat, illustrant leur attachement à préserver les savoir-faire d’exception. L’agence travaille actuellement sur trois hôtels 5 étoiles en Corée du Sud, des résidences privées à Saint-Jean-Cap-Ferrat, à Nice et à Paris et, enfin, plusieurs restaurants à Milan, à Vienne et à Doha.
Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour les années à venir ?
En 2021, on ne verra plus de grands aplats de matière. Par exemple, en décoration, on ne recouvrira plus uniquement de marbre des surfaces mesurant plusieurs mètres carrés. On l’utilisera davantage en petites touches ou pour quelques détails. Nous pressentons un retour aux matières artisanales comme la céramique ou les objets en plâtre. Une envie de fraîcheur et de luminosité se voit dans les choix de couleurs positives et de matériaux sobres. Les clients recherchent des lieux de vie animés et avec une âme. Au-delà du décor, l’espace prend vie grâce à l’équilibre que peuvent entretenir les matières avec les objets anciens, les œuvres d’art issues de différentes époques…
Qu’est-ce que, selon vous, la pandémie a changé dans le monde du design ?
Au sein de notre agence, la pandémie aura surtout affecté notre façon de travailler. On a dû se résoudre à laisser certains de nos grands projets internationaux se terminer et être inaugurés sans nous. En revanche, concernant le travail d’équipe, cela a permis de se réorganiser de manière plus connectée et de pouvoir poursuivre le développement de projets malgré la distance. En ce qui concerne l’architecture, la pandémie a offert aux grandes entreprises la possibilité de se consacrer à la rénovation de leur patrimoine. Les particuliers, eux aussi, se sont concentrés sur leurs intérieurs, les clients ont envie de donner un second souffle à leur résidence principale ou secondaire grâce à des rénovations ou de tout nouveaux éléments de décor.
Laura Gonzalez
En véritable ambassadrice de l’art de vivre, la reine du mix & match sait comme personne mêler matériaux et textures, motifs et couleurs… Elle vient de signer une collection de mobilier chez Dedar, et la rénovation complète de l’hôtel Saint- James, dans le XVIe arrondissement (Groupe Bertrand), qui doit ouvrir au printemps.
Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour les années à venir ?
Je pense que le temps du minimalisme est révolu. On est resté suffisamment longtemps chez nous pour mesurer combien les espaces et la décoration sont importants dans notre quotidien pour réguler notre moral. Il est donc essentiel d’apporter un maximum de réconfort aux intérieurs pour tenter de réparer les récents traumatismes. Il faudra par conséquent répondre à cette morosité avec des couleurs chaudes, des matières qui invitent à les toucher (velours, mohair) et de la lumière inondant les espaces.
Qu’est-ce que, selon vous, la pandémie a changé dans le monde du design ?
La pandémie aura changé plein de choses, autant sur le suivi des chantiers que sur le travail créatif en équipe. Le télétravail est sans doute le bon recours pour un tas de secteurs, mais il ne s’adapte pas facilement à celui de l’architecture intérieure, où il faut nous voir quotidiennement pour réfléchir, échanger sur place. Forts de cette expérience, nous serons d’autant plus efficaces et irons encore plus loin dans nos démarches créatives et inspirationnelles. Covid oblige, je n’ai quasiment pas voyagé ni visité d’expositions. Cela m’a donc poussée à me plonger davantage dans des ouvrages où puiser mes inspirations, en commandant des cartons en- tiers de livres.