2021 est l’année des grands changements pour Desjeux Delaye, celle des 10 ans de l’agence… mais aussi celle de l’émancipation, puisque les architectes vont se mettre à développer chacune leurs propres projets : l’Hôtel Babel qui ouvrira en juin prochain sur les pentes de Belleville pour Daphné Desjeux ; le restaurant de l’Hôtel de la Marine et le Sookie dans le Marais pour Dorothée Delaye, deux lieux qui seront inaugurés au second semestre. En attendant ces prochaines échéances, elles ont répondu aux questions d’IDEAT sur les tendances de 2021…
Daphné Desjeux
Qu’est-ce qu’on ne veut plus voir dans les intérieurs en 2021 ?
Peu de choses me font bondir. Au contraire, l’inventivité, la liberté prise et les créations osées me plaisent. J’aime assez être bousculée…
Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour les années à venir ?
Pour moi, qui réalise beaucoup d’hôtels, il me semble que les hôteliers cherchent de plus en plus à traiter leurs lieux comme des intérieurs de maison et, inversement, les particuliers cherchent à concevoir des appartements pensés comme des suites d’hôtel… C’est assez amusant ! Les teintes sourdes et automnales paraissent être une tendance prononcée pour les années à venir.
Qu’est-ce que, selon vous, la pandémie a changé dans le monde du design ?
La pandémie a permis de réapprendre à savoir prendre son temps, ce qui amène dans nos métiers une autre forme de création. Une création plus choisie que subie (celle qui a lieu quand on manque de temps).
Dorothée Delaye
Qu’est-ce qu’on ne veut plus voir dans les intérieurs en 2021 ?
On ne veut plus voir de plastique dans nos intérieurs, mais plutôt des matériaux bruts et durables.
Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour les années à venir ?
Ce que j’aimerais ne plus voir en 2021, c’est le cannage, vu, vu et désormais un peu trop vu. Mais avant tout les rideaux de fer baissés et les restaurants fermés. Et les arrêts de chantier à répétition qui décalent les ouvertures. Je ne sais pas quelles seront les tendances de 2021, mais j’espère une réelle prise de conscience collective, en faveur d’un design plus responsable et pérenne. Des matières et des fibres naturelles, des couleurs en réel écho avec la nature, un retour aux sources qui penchera vers le minimalisme : des matières brutes, des aspérités… Bref, du vrai. Less is more.
Qu’est-ce que, selon vous, la pandémie a changé dans le monde du design ?
Le confinement m’a permis de travailler « autrement », de réaliser combien la créativité est sans limites. De prendre du recul sur le temps qui manque souvent sur les chantiers et de me recentrer sur l’essentiel : la liberté de création.