Ce qui est sombre n’est pas forcément synonyme de noirceur. Ce qui est éteint ne relève pas que de la mélancolie… C’est donc une agréable sensation que l’on ressent lorsqu’on habille les murs de son intérieur de couleurs sourdes. Déjà, leur appellation évoque le mystère des demi-teintes : gris souris, rose grisé, terracotta, terre de Sienne, taupe, grège, brun, mastic, bleu pétrole, bleu canard, bleu paon, lie-de-vin, aubergine, vert kaki, vert olive, vert sauge, jaune moutarde… On les obtient en ajoutant à des couleurs primaires des pigments bruns ou noirs, comme on atténuerait un plat trop épicé ou une fragrance trop capiteuse. Un mélange subtil qui calme la brillance d’un coloris et respecte son identité, puisqu’un vert céladon reste un vert, un rose grisé, un rose, un bleu canard, un bleu.
Les couleurs sourdes, un agréable rappel à la nature
Neutres, discrètes, rassurantes comme une étole, ces couleurs créent des univers apaisants parce qu’elles s’inspirent le plus souvent de la nature : décoctions de fruits et de fleurs fanées, ciels d’orage, fonds de mer, mélanges de terres, crépuscules incertains… Leur attrait tient à ce qu’elles rendent d’emblée élégant le plus simple des intérieurs. On les pose parfois seulement sur un pan de mur, un plafond, un coin de pièce sans dénaturer pour autant perspectives, volumes et détails.
Particulièrement adaptées aux chambres, les couleurs sourdes sont un choix ingénieux dans salons et couloirs. Car contrairement aux idées reçues, elles agrandissent les espaces, même les plus exigus, et se révèlent des toiles de fond idéales pour accrocher des tableaux, agencer des éclairages subtils, imaginer de belles ombres portées ou engendrer des atmosphères théâtrales. Enfin, dernier atout de ces couleurs qui changent d’intensité selon les heures du jour, elles expriment toujours leur présence nuancée tout en se mariant fort bien avec les autres tonalités afin de créer des ambiances contrastées et douces sur lesquelles la lumière glisse comme une caresse.