Le 17 juin prochain sera inaugurée la spectaculaire extension de la Tate Modern, sur les bords de la Tamise, face à la cathédrale Saint-Paul. L’emblème culturel de Bankside avait ouvert ses portes en 2000 dans les murs d’une centrale électrique désaffectée. Ce remarquable bâtiment, conçu par sir Giles Gilbert Scott – l’architecte déjà derrière la Battersea Power Station (voir IDEAT spécial architecture # 6) ainsi que le designer des iconiques cabines téléphoniques rouges – et construit entre 1947 et 1963, avait été transformé en profondeur par les architectes Herzog et de Meuron.
Seize ans plus tard, c’est à nouveau le tandem suisse qui s’est attelé à l’agrandissement du musée, notamment connu pour sa fameuse Turbine Hall, gigantesque salle (de 35 mètres de hauteur sur 135 mètres de long) qui accueille des œuvres monumentales. Face au succès public (autour de 5 millions de visiteurs par an) et du fait d’une politique active d’acquisition, la Tate Modern était depuis longtemps à l’étroit. Elle reçoit en effet deux fois plus de visiteurs que le MoMA de New York pour une surface moitié moindre.
Avec cette extension, l’institution londonienne voit ses surfaces augmenter de 60 %. Pour ce faire, Herzog et de Meuron ont imaginé une construction prismatique de dix étages, The Switch House. Flanquée sur la face sud du musée, elle est entièrement habillée de brique, en écho au bâtiment existant auquel elle est reliée par la Turbine Hall qui demeure plus que jamais le cœur de la Tate. Les trois derniers niveaux offriront au public des espaces tels que restaurants et terrasse avec vue panoramique à 360° sur Londres. La Tate Modern est aujourd’hui le musée d’art moderne et contemporain le plus fréquenté du monde, un succès que cet ambitieux projet viendra de toute évidence conforter.
www.tate.org.uk/visit/tate-modern