Il n’y a qu’à franchir le seuil de son showroom parisien pour saisir l’univers de Sibylle de Tavernost. Les bois foncés habillent les murs sur lesquels une multitude de tapis aux couleurs automnales sont exposés. Le voyage et l’équitation sont ses deux passions qui l’ont menée à esquisser les prémices de sa maison d’édition en 2017. Aventurière en quête de créativité, elle sillonne les continents à cheval, à la découverte de cultures et de savoir-faire millénaires. En Inde, elle se fascine pour la technique du noué main et trouve le chemin pour fonder son atelier en 2020. Entre ses œuvres tissées, elle nous raconte son épopée.
Le tapis, une pièce à transmettre
Sibylle de Tavernost a toujours eu l’âme créative. Les peintures avant-gardistes de son grand-père ont construit son regard et l’ont poussé naturellement vers la création. « Ses tableaux sont le point de départ de cette aventure. Un jour, je les ai imaginés au sol et j’ai pensé que cela pouvait être magnifique». Elle lance alors sa première collection de tapis mettant à l’honneur les dessins de son grand-père.
Le tapis prend un nouveau sens pour elle. « Il n’est plus un simple élément décoratif. Il est à la fois un œuvre qui vient sublimer une pièce et un objet que l’on souhaite garder et transmettre » confie Sibylle de Tavernost. Animée par cette vision, elle s’envole pour le Rajasthan en Inde et rencontre Ifrah. Avec son père, elle perpétue la technique traditionnelle du noué main. « Ifrah m’a impressionnée par son esprit, son envie de faire évoluer socialement sa région». Un vrai lien de confiance se construit entre les deux entrepreneuses et elles créent un atelier de production. C’est dans son village, que les dessins de Sibylle de Tavernost se tissent et prennent forme. « En travaillant exclusivement avec Ifrah, nous pouvons non seulement suivre la production mais également continuer de faire vivre les habitants et leurs cultures».
Une création collaborative pour une oeuvre unique
Pour l’éditrice, le tapis a permis de créer un lien social. Un terrain d’échange qu’elle souhaite poursuivre au côté de ses clients. « C’est vraiment pour ces moments-là que j’ai voulu fonder la maison d’édition. Partir d’une feuille blanche et imaginer ensemble une nouvelle pièce». C’est dans son showroom parisien que naissent ainsi les dessins de chaque tapis. D’un bouquet de couleurs, puis d’une matière naturelle avant d’en venir à la technique. Si l’entrepreneuse offre une large palette de processus, le noué-main reste sa spécialité. « C’est une méthode qui nécessite une grande minutie et donc un temps plus long de production. Mais elle offre un tissage pérenne et d’une qualité unique », nous explique-t-elle. En résulte, ces tapis de toutes dimensions et aux couleurs puissantes.
Des collections permanentes au sur mesure, Sibylle de Tavernost a su créer une véritable identité qu’elle décline avec créativité dans chaque projet. À la rentrée, elle s’aventurera dans une gamme aux dessins plus doux pour mettre en avant la matière et poursuivra ses collaborations artistiques. Après la collection figurative avec l’artiste espagnol Pepo Moreno, elle continue sa quête d’évasion avec de nouvelles créations auprès de talents tels que Pauline Guerrier, Anissa Kermiche ou encore Leo Nataf.
> Les collections de Sibylle de Tavernost sont à découvrir sur son site internet.