Sous l’impulsion de Mohammed VI, roi du Maroc, le nord du pays est soumis à de fortes mutations depuis une dizaine d’années. Routes flambant neuves, investissements importants pour la mise à niveau des infrastructures et la rénovation des centres-villes … Tanger a troqué son passé sulfureux pour une douceur de vie séduisante. Les hôtels dépourvus de charme et de connexion wifi s’effacent donc au profit d’établissements tout confort qui misent sur le bon goût. Visite des plus belles maisons d’hôtes de Tanger.
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Villa Augustine
C’est lorsqu’il tient les manettes de l’hôtel El Fenn à Marrakech que naît, dans la tête et le cœur de Willem Smit, l’envie de créer son propre concept d’hospitalité. Architecte d’intérieur autodidacte, le Néerlandais créé la collection Studio Augustine en 2021. Tout récemment inaugurée, la villa éponyme est sa première adresse hors de la ville rouge ; elle abrite le Studio et le Riad.
Chacune de ces trois adresses est idéale pour faire le plein de vitamine C. La Villa Augustine d’abord, réinterprète l’ocre traditionnel qui illumine certains des bâtiments arabo-andaloux de Tanger, dans un goût bien contemporain. Le zellige se marie au marbre, la table Tulip d’Eero Saarinen (Knoll) à des souvenirs de voyage et à des pièces d’artisanat chinées dans la médina.
Cette maison d’hôtes, parmi les plus récentes que compte Tanger, comprend cinq chambres. Un escalier sculptural mène au rooftop où se révèle la situation unique de la ville blanche, entre Atlantique et Méditerranée. Parce qu’elle est profondément intégrée dans son tissu local, la maison propose des repas élaborés à partir de denrées de la région, des bibliothèques fournies de livre autour du Maroc et quelques objets à la vente.
> Maison d’hôtes Villa Augustine, Avenue Mohammed Tazi 7, quartier Marshan, Tanger.
Dar Nour, la plus ancienne maison d’hôtes de Tanger
Il faudra user de ses jambes pour se hisser jusqu’à la Kasbah, si l’on choisit de faire le trajet depuis la Médina. Mais quel voyage ! Grimper les ruelles de Tanger, s’imprégner des odeurs de ses épices, s’émerveiller devant ses tapis berbères… Jusqu’à apercevoir le petit écriteau « Dar Nour », qui indique la fin de l’ascension et ouvre les portes d’un havre de paix comme posé sur les murailles de la ville, vieilles de dix siècles.
La maison d’hôtes de Catherine Arlaud, Philippe Chaslot et Jean-Olivier Arfeuillère est sans doute l’une des plus charmantes de Tanger. Ouverte en 2007, elle n’a de cesse de porter les (r)évolutions de la scène touristique tangéroise. En ce début d’année, elle s’est même octroyé un lifting afin de dépoussiérer ses murs de chaux qui mettent si joliment en valeur ses fenêtres de cèdre, son mobilier artisanal et toutes ces pièces de décoration : le lieu a tout d’un mini-musée.
A table, c’est le marché qui dicte chaque jour le menu. On déguste sur la terrasse de fantastiques mets locaux, des traditionnels couscous (le vendredi uniquement !), des tajines, des spécialités moins connues de nos palais occidentaux, ainsi que des salades gourmandes et des desserts tout aussi légers !
> Dar Nour. 20, Rue Gourna, la Kasbah, Tanger.
Villa Joséphine
Sur les hauteurs de Tanger, bien loin de la ville fortifiée, se dresse la Villa Joséphine. Cette demeure cossue, bâtie sous les ors de l’éditorialiste du Times Walter Harris qui y passera la majorité de sa vie, appartient depuis le début des années 2000 à une famille bordelaise qui y a installé une large partie de sa collection de meubles et d’art éclectique.
Si le thé à la menthe y est délicieux, il est ici le seul clin d’œil à la culture tangéroise. Ni Dar, ni Riad, son aspect mauricien et sa vue en balcon sur le détroit lui confère un goût de cap d’Antibes.
Dix chambres et suites font de cette immense villa un pied-à-terre intimiste qu’il serait presque tentant de ne pas quitter. Piscine, bar à cocktail et table d’hôtes se tiennent en effet à la disposition des clients pour leur garantir un séjour clé en main.
> Villa Joséphine. 231 Rte Sidi Masmoudi, Tanger.
