Jours 7 & 8 : Valparaiso
Forgée par les récits de marins malmenés par les humeurs du cap Horn, la légende du port chilien demeure intacte. Jadis, dans les bars à filles et les cantines des quais, chacun y allait de son histoire. Naissaient alors dans les verres de pisco, alcool national issu des premières vignes plantées par les conquistadors, de fantastiques tempêtes, des vents aux noms inquiétants, des naufrages meurtriers et des sauvetages miraculeux. Les vaillants clippers ont été remplacés par des porte-conteneurs qui se traînent sur le canal de Panama. La honte. Sauf pour les viticulteurs locaux qui expédient chaque année des millions de bouteilles à travers le monde au point de faire du Chili le cinquième exportateur mondial. La seule véritable houle qui berce le port est celle formée par les 42 collines de la ville, desservies par une poignée de funiculaires cacochymes et une myriade d’escaliers hasardeux. « Si nous parcourons tous les escaliers de Valparaíso, nous aurons fait le tour du monde », écrivit Pablo Neruda, dont une autre de ses maisons se trouve tout en haut du cerro Bellavista. Mais les cerros Alegre et Concepción suffiront à vous faire découvrir l’essentiel de l’âme porteña. Maisons en tôles colorées, peintures murales et fils électriques échevelés font le charme de la ville. C’est aussi dans ces quartiers que vous pourrez achever votre initiation, en dégustant un dernier verre.