En 2012, l’architecte d’intérieur Steven Gambrel a publié un livre dédié à son travail, Time and Place, dont le titre fait référence à l’essence même de son approche. Lorsqu’il rénove une maison, il aime que son intervention soit parfaitement en phase avec la situation géographique et la date de construction du bâti. « Je suis fasciné par le fait que chaque région possède une personnalité architecturale bien distincte, dit-il. J’adore l’histoire et j’essaie toujours de donner une impression de vécu à mes intérieurs. »
À son actif, on compte des résidences à Vail (Colorado), Miami, Zurich ou Hong Kong. Parmi ses projets en cours, il travaille actuellement sur trois grands hôtels particuliers à Manhattan. Steven attribue son amour pour l’histoire à sa jeunesse en Virginie. Dans la dédicace de son livre, il remercie ses parents pour son enfance ponctuée de « leçons de dessin, de virées aux puces, de projets de construction non-stop à la maison et de visites de villages historiques et de maisons abandonnées ». Son intérêt portait surtout sur des intérieurs domestiques traditionnels : « Ils n’étaient pas nécessairement grandioses, mais ils étaient toujours uniques. »
Aujourd’hui, Steven Gambrel essaie avant tout de créer des atmosphères intemporelles. Son goût le porte vers la patine des matériaux de récupération, qu’il adore, ainsi que vers les murs laqués et les canapés à dossiers bas, qui « donnent l’illusion que les plafonds d’une pièce sont plus hauts ». Ses motifs sont plutôt masculins (rayures, carrés…) et son sens raffiné de la couleur trouve un penchant particulier pour le bleu. Et s’il associe toujours du mobilier vintage à ses intérieurs, il est également très soucieux du confort. « Étant moi-même très grand, dit-il, je veux pouvoir me relaxer dans un canapé profond. »
Le projet qui lui a procuré le plus de plaisir était un manoir des années 30 à Old Westbury, sur Long Island, signé par les architectes Delano & Aldrich. « Les proportions, les finitions et les matériaux étaient tout simplement exceptionnels, s’émerveille Steven. J’ai souvent l’impression que mon rôle est à la fois de créer une continuité et de tenter d’améliorer ce qui était déjà là. »