1/ L’Orient en partage
En pleins Panoramas (IIe), passage passé fissa de coupe-gorge à mangeoire de luxe, Adar est l’épicerie-traiteur levantine qui manquait à ce carrefour des aplombs culinaires. Quelques tables (22 couverts en tout), des étagères bien peignées (par le studio milano-beyrouthin des sœurs Sakhi) où s’alignent les délices venues de Méditerranée et du Moyen-Orient (halva, dattes, tahineh, épices…). Autant d’ingrédients que Tamir Nahmias cuisine en lien avec son enfance à Adar, quartier d’Haïfa, la ville côtière du nord d’Israël, mais aussi avec une certaine idée du métissage appris à l’Astrance, au Yam’Tcha ou au Frenchie. On va donc de découverte en surprise tout du long de ces mezze qui fusionnent street food et régionalisme, au déjeuner, et maintenant au dîner deux soirs par semaine.
> Adar. 49, passage des Panoramas, 75009 Paris. Tél. : 06 64 49 18 68.
2/ Aux bons goûts du jour
Après un premier opus à succès rue de Paradis (Xe), Cyrille Rossetto remet sur le billot son projet affûté d’épicerie-cave-à-manger, Rive gauche cette fois. Dans le quasi-désert gastronomique de Mouffetard (Ve), pourtant quartier de bouche, « notre offre comble un manque, c’est ce que nous disent nos premiers habitués », jubile ce petit-fils d’agriculteur, hier expert dans la tech, accro aux produits sans compromis et aux recettes idoines, sourcés « pour embellir l’ordinaire de chacun ». L’agence de Franklin Azzi, étoile montante de l’architecture, s’est chargée du décor, livrant une proposition hybride, « un cadavre exquis culinaire et spatial », rayons gourmet d’un côté, bar, cuisine ouverte et table d’hôtes de l’autre, sans oublier un double-fond sous verrière et une terrasse plein sud sur une rue potentiellement piétonne.
> Le Bel Ordinaire Rive Gauche. 5, rue de Bazeilles, 75005 Paris. Tél. : 09 81 11 72 78.
3/ Rayon fines gueules
Après ses boutiques Bayen et Bourgogne, la petite entreprise Papa Sapiens s’agrandissait d’une épicerie-à-manger, Feydeau Resto, mettant le chef Clément Flumian derrière un vrai fourneau. D’abord au déjeuner et désormais au dîner. À 18 heures, c’est « l’après-le-boulot » où l’assiette s’accorde au verre, et vice versa, au hasard, une pissaladière aux anchois de Cantabrie et un verre de Roucas Toumba, « rocher tombé » en provençal, ou le vin d’un homme, Éric Bouletin, non loin de Vacqueyras. Car ici, derrière chaque produit, il y a un artisan, une traçabilité, une bienveillance et du partage qui font chaud au cœur. À 20 heures, on reste dîner : le houmous de pois cassés, le poireau-vinaigrette, le croque-papa nous font les yeux doux dans un cadre joliment léché. Et sinon, pour arriver tard mais pas les mains vides, le rayon traiteur vous fera passer pour un prince.
> Papa Sapiens. 24, rue Feydeau, 75002 Paris. Tél. : 01 40 26 16 82.