Sextoy. N’est-ce pas là, l’aboutissement du design ? Créer un objet (high-tech ou non) destiné à la jouissance humaine. Dès lors, pas surprenant que des designers stars s’y soient aventurés. En 2007 par exemple, Matali Crasset dessinait « Le 8e Ciel ». Un objet en silicone hypoallergénique, sans moteur ni batterie, qu’elle définissait non pas comme un sextoy mais plutôt un « love-toy, dans l’idée de le faire accepter comme un objet du quotidien. »
L’ancienne disciple de Philippe Starck a imaginé cet outil de massage pour les femmes … tout en prenant garde à ne pas vexer ces messieurs : « Ce n’est pas un objet qui vient en compétition avec les attributs masculin, il peut tout à fait être utilisé en couple », rassurait-elle dans une interview filmée pour le bien nommé (sic) JalouTv.com. Le jouet est minimaliste, élégant, multicolore, tout à fait dans la lignée des créations de Matali Crasset. C’est aussi là qu’on attend les designers, proposer des sextoys aussi agréables à l’utilisation qu’à l’œil.
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Silicone vallée
Autre grand nom de la planète design à s’être essayé aux plaisirs intimes : Yves Béhar ! Le créateur suisse, star de la Silicon Valley (ça ne s’invente pas), a développé plusieurs sextoys avec la marque JimmyJane. Citons par exemple « Form3 », qui, comme pour « Le 8e Ciel » de Matali Crasset, mise sur l’utilisation des doigts dans une membrane en silicone médical. Mais, à l’inverse du précédent nommé, celui-ci intègre également une techno vibromassante rechargeable et étanche pour une utilisation dans le bain sans danger.
« Form3 est un excellent exemple de la façon dont l’innovation peut transformer l’expérience, expliquait Yves Béhar au moment du lancement. Il comporte une membrane ultra-fine qui se déforme sous la pression, rendant le contact tactile et les vibrations locales adaptables de manière unique. » Esthétiquement parlant, le sextoy est chic et discret, absolument pas grossier.
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Sextoy pour les hommes aussi
S’il faut bien admettre que l’univers des jouets sexuels est bien plus développé côté féminin que masculin, on ne peut pas dire non plus que rien existe pour les hommes. A ce jeu là, un créateur s’est fait une place à part avec sa marque Tenga. Koichi Matsumoto a ouvert la voie des plaisirs masculins dès 2005 en imaginant le désormais célèbre masturbateur « EGG ». « J’envisage la masturbation comme un sport et non comme une activité de pervers » affirme l’entrepreneur japonais.
Sa marque est devenue un empire si bien qu’il espère devenir le fournisseur officiel de sextoys pour astronautes. En 2021, il a envoyé dans l’espace une de ses canettes sexuelles à bord d’une fusée Interstellar Technologies (IST). Au-delà du coup de communication évident, l’opération à le mérite d’éveiller une certaine curiosité quant à la sexualité de nos spationautes stars qui s’enferment plusieurs mois dans une petite station à 408 km d’altitude (serait-ce le 7e ciel ?).
Tenga collabore régulièrement avec des designers du monde entier. Le créateur de mode Ludovic de Saint Sernin a notamment signé un EGG en édition limitée pour l’industriel japonais. Question goût, c’est plus discutable, mais c’est une preuve de plus que les jouets sexuels ont toute leur place dans le giron du design.
