Cet été, le parc de sculptures en plein air du Domaine du Muy dévoile un parcours artistique façonné par le commissaire d’exposition suisse Simon Lamunière. De quoi motiver un séjour dans le Var !
Un domaine mêlant sculpture et architecture
Depuis une trentaine d’années, Jean-Gabriel Mitterrand œuvre au sein de sa galerie du troisième arrondissement de Paris, aux côtés d’artistes comme Niki de Saint Phalle. Son objectif ? Montrer la sculpture sous un nouveau jour. Récemment, le galeriste s’est intéressé à la nouvelle vague artistique du XXIe siècle : les tissages de Marie Hazard et les performances sculpturales du réalisateur Mamali Shafahi ont notamment retenus son attention. Les œuvres de la peintre My-Lan Hoang-Thuy et de la plasticienne Julie Hamisky qui exposent au sein de la galerie du Domaine du Muy cet été sont elles aussi le reflet de la société contemporaine.
Prenons la direction du jardin. Sous les chênes lièges et autres lupins réticulés se nichent une trentaine d’œuvres contemporaines, pour certaines réalisées in situ et imaginées par des sculpteurs internationaux tels que Lynn Chadwick, Jean-François Fourtou, David Saltiel ou encore Mark Dion. Les sculptures, «choisies en cohérence avec le lieu», composent un parcours en pleine nature, laquelle a été sublimée par le paysagiste Louis Benech, à l’origine de la restructuration du jardin des Tuileries.
Une demeure méditerranéenne signée India Mahdavi surplombe les 10 hectares du Domaine du Muy. Entièrement rénové, ce havre de paix jouit d’une terrasse avec vue sur … les lentilles flottantes de Marta Pan. La salle à manger est jalonnée de nombreuses sculptures et de pièces vintages des années 1950 comme les luminaires de Mathieu Matégot. Pour la façade, l’architecte a opté pour une peinture argentée qui rappelle les feuilles d’olivier scintillant sous le soleil du sud de la France.
Les oeuvres narratives de My-Lan Hoang-Thuy
En résidence au Domaine du Muy, l’artiste My-Lan Hoang-Thuy présente l’exposition «Belle Orchidée, Pissenlit Passable» jusqu’au 11 septembre. Son support ? Des couches de peinture acrylique se solidifiant avec le temps. Sur la surface de ces plaques compactes, l’artiste appose des dessins réalisés aux crayons de couleur, à la peinture à l’huile ou encore quelques-unes de ses photographies argentiques prises avec soin. Une «matérialité de l’image» insaisissable, presque imaginaire.
Les créations florales de Julie Hamisky
Diplômée de l’ESAG et de l’ATEP, Julie Hamisky s’installe dans la ville de Michoacán, au Mexique, après ses études. Lors de sa rencontre avec les artistes James Metcalf et Ana Pelicier, la plasticienne apprend la galvanoplastie, une technique d’orfèvrerie utilisée pour la conception des œuvres gigantesques de sa grand-mère, Claude Lalanne. Ce procédé consiste à mouler une feuille de métal sur une forme choisie – ici, des fleurs – à l’aide d’un bain d’électrolyse. En résultent de délicats bijoux métalliques.
L’exposition paradoxale «Not Sculpture»
Cet été, la galerie du Domaine du Muy met en exergue la sculpture … à travers le dessin et la peinture. Croquis, esquisses, dessins préparatoires : les oeuvres de treize artistes comme François-Xavier Lalanne, Isa Melsheimer, Tomas Saraceno et Gabriel Kuri, dévoilent les dessous du deuxième art.
> Le Domaine du Muy, 83490 Le Muy. Les deux solos shows et l’exposition collective sont à retrouver jusqu’au 11 septembre 2022 sur rendez-vous. Domainedumuy.com
