En 1979, les designers Carlo Forcolini et Enrico Baleri fondent Alias. Ils s’entourent par la suite d’une première équipe, qui réunit leur confrère Giandomenico Bellotti, les architectes Paolo Rizzatto et Mario Botta, ainsi qu’un quatrième collaborateur qui ne quittera plus le giron de la maison d’édition. « Alberto Meda est l’un de nos designers historiques », souligne Andrea Sanguineti, directeur général et directeur artistique d’Alias depuis 2010. « Sa démarche, très technique, a fortement influencé la marque. Ses projets reposent tous sur l’étude des structures et des matériaux. Très vite, la compagnie a réalisé qu’il s’agissait d’une approche essentielle pour créer du mobilier capable de traverser les époques. »
Nourri par des études en ingénierie mécanique et son expérience chez Kartell au poste de directeur technique, Alberto Meda adopte une approche du design nettement plus scientifique qu’ornementale, qui devient la signature d’Alias. De la chaise Light Light (1987) en fibre de carbone à la table pliante Teak (2010), récompensée d’un Compasso d’Oro, le designer italien s’essaye constamment aux technologies de pointe pour doter ses pièces d’une extrême légèreté.
En résulte une esthétique aérienne, où le style découle uniquement des lois de la physique. Pour preuve, la table Dry, qu’il signe en 1987 en posant une feuille de verre sur une ossature longiligne. Dans ce piètement, le designer teste pour la première fois le potentiel du polyuréthane compact, matériau composite qui se prête au moulage d’éléments « zoomorphes » : avec leurs contours fluides, ils relient, comme des articulations, les différentes sections de la structure.
Par ce même procédé, Alberto Meda conçoit ensuite les nombreuses tables et chaises qui jalonnent encore le catalogue de l’éditeur. Quant à la table Dry, déclinée en version basse et en six teintes, elle est désormais fabriquée en aluminium, célébrant ainsi un des matériaux phares d’Alias, en même temps que son plus fidèle contributeur.