Ruinart soutient la jeune photographie et récompense Gosette Lubondo

La photographe congolaise Gosette Lubondo a remporté la troisième édition du prix Maison Ruinart, qui s’inscrit dans un mécénat durable et engagé pour aider les talents émergents. Partie à la découverte d’un terroir, elle a tiré de sa résidence en Champagne une magnifique série, « Manu solerti », exposée pendant Paris Photo.

C’est à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, où elle vit et travaille, que Gosette Lubondo a suivi les cours de l’Académie des beaux-arts. Diplômée en 2014, elle se fait connaître avec sa série « Imaginary Trip », en 2016, réalisée dans un train désaffecté posté en gare.

Ruinart, un quotidien inspirant

Elle prolonge ce travail en 2018, dans une ancienne école quasiment abandonnée de la province du Kongo-central. À chaque fois, ses inspirations l’amènent à réfléchir sur les traces dues au passage du temps. Dans le contexte très particulier d’une résidence d’artiste, telle que celle organisée par la Maison Ruinart, Gosette Lubondo a observé le quotidien des hommes et des femmes qui participent au processus de création des vins de Champagne.

Malgré la modernisation des méthodes de vinification, l’artiste a relevé le maintien de savoir-faire ancestraux. De fait, la main de l’homme reste au cœur des nombreuses étapes d’élaboration du champagne. D’où le nom de sa série « Manu solerti » (« d’une main experte ») qui renvoie aux marques du temps, à son empreinte, dont elle rappelle comment, en filigrane, elle s’insère dans ses images : « Je figure sur certaines de ces mises en scène, car j’ai été naturellement portée à représenter ma propre rencontre avec cet univers – des métiers qui m’étaient inconnus – et dans lequel j’ai été immergée pendant plusieurs jours. Certains gestes m’ont été montrés et expliqués. C’est aussi cette dimension de rencontre et d’apprentissage que j’ai voulu communiquer. »

Ces tirages, sur lesquels elle et les employés peuvent apparaître plusieurs fois, montrent bien la répétition et la précision des gestes ancestraux. Issue d’une famille de photographes, Gosette Lubondo découvre le médium à l’âge de 14 ans. C’est sans doute le goût de la transmission qui la guide. Réflexion sur l’héritage et sur le souvenir, le travail de Gosette s’inscrit dans une temporalité résolument tournée vers l’humain.

> Prix Maison Ruinart 2021 révélé à Paris Photo, qui a eu lieu du 11 au 14 novembre. Gosette Lubondo est représentée par la galerie Angalia. Galerie-angalia.com

La rencontre, les traces laissées par le passage du temps et la transmission intéressent l’artiste de manière récurrente.
La rencontre, les traces laissées par le passage du temps et la transmission intéressent l’artiste de manière récurrente. Gosette Lubondon Diakota / Ruinart

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