Un ambitieux programme mixte rejoint quant à lui la seconde partie de l’entrepôt. D’après Robert Winkel, fondateur de MEI Architects and Planners en charge du projet, « cet entrepôt fait partie de l’histoire de Rotterdam. Il était donc important de le conserver et de l’intégrer à l’avenir de la ville ». Pour ce faire, l’architecte néerlandais peaufine en ce moment les derniers détails d’un chantier regroupant des commerces, des bureaux, une école de cirque et des logements. Ponctuellement modifiés pour faciliter les acrobaties en tout genre, les espaces d’origine sont dédiés aux usages collectifs et deviennent le socle de 200 appartements et penthouses.
Affichant entre 70 et 200 m², les logements s’articulent autour de « deux cours privées dont le calme tranche avec l’activité des quais ». En périphérie de celles-ci, des coursives extérieures mènent à chaque habitation en multipliant les décrochés et des structures prochainement végétalisées. Deux astuces qui rompent avec « la monotonie et la connotation « cheap » associée à ce type de desserte depuis l’après-guerre », indique Robert Winkel. Destinés aux jeunes couples comme aux familles aisées, les différents appartements offriront au contraire un cadre privilégié, avec une vue imprenable sur l’ancien bassin naval de Rijnhaven.
Depuis quelques années, le bassin est devenu le théâtre d’expérimentations en tout genre. Après un pavillon flottant, une micro-forêt qui pousse sur des bouées et des structures en plastique recyclé, un champ de 3 770 panneaux solaires est en passe de rythmer sa surface. De forme rectangulaire, à l’image des plantations de tulipe, le projet promet de fournir suffisamment d’énergie pour alimenter 285 habitations. Un objectif qui s’accorde à la volonté de la municipalité de réduire de 49 % ses émissions de CO2 d’ici 2030.
Mené par Greenchoice, une organisation hollandaise qui promeut les énergies renouvelables, et deux fabricants de panneaux solaires, le projet ne vise pas uniquement la performance. Contrairement aux recommandations d’usage, il s’autorise une certaine liberté en formant une surface ondulée qui rappelle celle des vagues. La disposition des panneaux solaires est ainsi moins efficiente, mais gagne en esthétisme afin d’inviter la population à changer de regard sur un dispositif que beaucoup considèrent comme laid. A la frontière de l’installation artistique, l’ensemble sera également animé dès la nuit tombé par des salves de lumière qui accentueront ses reliefs.