Roche Bobois profite de la pause estivale pour se lancer au Japon. Le mois dernier, l’éditeur français a inauguré une nouvelle boutique à Tokyo, sa première et – pour l’instant ! – unique adresse dans l’archipel. C’est dans le quartier d’Aoyama que l’enseigne a élu domicile, à deux pas des « Champs-Élysées » de la capitale, l’avenue Omotesando. Un coup de maître pour Roche qui souhaite s’investir pleinement en Asie, une stratégie confirmée par l’annonce de l’ouverture de six nouveaux magasins cette année en Chine, en Corée et au Vietnam. Mais pour l’heure, c’est le Japon qui occupe le devant de la scène et se fait muse inspiratrice dans les coulisses.
Plus que cette adresse flambant neuve, c’est la nouvelle collection signée Kenzo Takada qui inscrit l’année 2017 dans un esprit nippon. L’ancien styliste fondateur de la maison Kenzo s’est emparé de l’emblématique canapé Mah Jong pour le revisiter à sa manière. Délicieusement hippie, ce sofa modulable imaginé par Hans Hopfer en 1971 « pour vivre au ras du sol » explose les ventes de Roche Bobois depuis sa création. Habillé au fil des ans par Missoni, Jean-Paul Gautier ou Sonia Rykiel, le Mah Jong devient dans les mains de Kenzo Takada un patchwork aux motifs floraux et poétiques.
Kenzo Takada a cherché l’inspiration dans la culture traditionnelle japonaise : les tissus et objets empruntent leur esthétique raffinée aux kimonos et aux codes graphiques du théâtre Nô. Baptisée Nogalu, la nouvelle version du Mah Jong se décline en trois ensembles de tissus adaptés aux différents moments de la journée : Asa, Hiru et Yoru (matin, midi et soir). Et pour la première fois, le canapé est accompagné d’une série d’objets décoratifs : des coussins et des poufs colorés et des faïences délicates tournées à la main. Une escapade réussie dans les traditions nipponnes.