Reynald Philippe apprivoise New York dans un livre

Directeur artistique associé chez A.S.L., le studio de création visuelle et d’architecture Saint-Lazare, Reynald Philippe arpente New York avec son appareil photo depuis près de quinze ans. La ville se dévoile dans un recueil qui témoigne du regard singulier de son auteur, sensible aux compositions graphiques et contrastées.

Reynald Philippe vit et travaille à New York depuis 2009. Très marqué par les maîtres de la street photography new-yorkaise tels Saul Leiter dans les années 1940 ou Vivian Maier dans les années 1950, celui-ci nous invite à une balade urbaine et cinématographique, sombre comme dans les films Mean Streets ou Taxi Driver de Martin Scorsese, ou encore expérimentale à la manière de Light Sleeper de Paul Schrader.


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Temps suspendu

Muni de son appareil argentique, il saisit une ville où l’humain est souvent absent, ou vu de dos. Le temps semble s’être arrêté. À double titre. Dans des espaces où le glamour n’a pas sa place, les voitures au capot rouillé, les enseignes défraîchies, les néons fatigués, les diners désertés, les boîtes aux lettres et les murs couverts de graffitis – figures emblématiques d’une Amérique éternelle – pourraient avoir été photographiés à la fin du siècle dernier.

Directeur artistique associé à A.S.L., Reynald Philippe arpente et apprivoise New York avec son appareil photo depuis près de quinze ans, 2024 – IDEAT
Directeur artistique associé à A.S.L., Reynald Philippe arpente et apprivoise New York avec son appareil photo depuis près de quinze ans, 2024 – IDEAT DR

Reynald Philippe capture des atmosphères vibrantes, des éléments anachroniques, des luminosités singulières. « J’aime créer une confusion temporelle dans mes images », déclare-t-il.

La jungle urbaine de Reynald Philippe 

Parcourant la jungle urbaine du crépuscule jusqu’à la tombée de la nuit, se faufilant dans des rues étrangement silencieuses, le photographe isole ses sujets dans un cadrage serré, les morcelle dans une composition graphique dépourvue de toute afféterie.

« Avec le temps, on ne remarque plus la lumière, les reflets et les ombres comme avant. Les images de Reynald ont quelque chose d’intemporel, en brouillant les époques elles restituent l’essence de la ville », note justement dans sa préface DB Burkeman, directeur créatif et DJ londonien qui s’est lui aussi installé à New York, plus précisément à Brooklyn.En mêlant passé et présent, Reynald Philippe rend d’une certaine façon à Big Apple sa dimension mythique.

> New York, de Reynald Philippe, collection « Grand Portrait de ville », A.S.L., 160 p., 49 €.


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