En 2010, David Allemann, Olivier Bernhard et Caspar Coppetti fondent la marque On, spécialisée dans les chaussures de running. Une entreprise aujourd’hui couronnée de succès, dont les trois sportifs ont esquissé le business-plan lors d’une randonnée au Col du Lughin, dans les Alpes suisses. Comme un clin d’œil, ils viennent d’implanter à cet endroit sauvage un refuge de montagne 100 % autonome.
Avec cette première incursion dans le monde de l’architecture, la marque de sportswear offre aux adeptes de montagne une escale de rêve sur les hauteurs du Tessin, proches de Saint-Moritz. Un site uniquement accessible à pied, que le projet se refuse de dénaturer. De par son caractère éphémère, mais aussi grâce à une enveloppe qui reflète la beauté sauvage du panorama pour mieux s’y fondre.
Equipée de panneaux solaires et d’un système de récupération des eaux de pluie pour une autonomie totale, la toiture se joint aux panneaux métalliques afin d’isoler la structure en bois qui donne tout son charme à l’aménagement du refuge. « Cosy à l’intérieur, protecteur à l’extérieur », résume Thilo Alex Brunner, à la tête du département design de la marque.
La topographie du site se matérialise dans l’architecture du cabanon a travers plusieurs estrades. La première dessine une plateforme d’observation à l’extérieur, et se poursuit a l’intérieur pour accueillir le séjour. Un espace qui se cantonne à une table et deux tabourets tandis qu’un poêle fait office de cuisine d’appoint sur un palier supérieur. Equipé d’une fine échelle verticale celui-ci mène à la mezzanine, véritable nid d’aigle où il fait aussi bon dormir face à la voûte céleste qu’admirer le paysage.
A l’inverse des vues sur la vallée, on ne peut plus grandioses, le refuge privilégie une certaine modestie, allant jusqu’à réduire la salle de bains à un lavabo et des toilettes sèches. Un dénuement volontaire qui serait même bénéfique selon Thilo Alex Brunner. « Cette cabane vise en partie à démontrer que peu de choses sont nécessaires pour passer le séjour de sa vie », raconte le designer, tout en vantant « le minimalisme comme luxe ultime ».
Débarrassé du superflu, le refuge met la nature et le silence des grands espaces sur le devant de la scène. Des joies de plus en plus rares que quelques chanceux tirés au sort pourront savourer dès le mois de septembre, avant que le refuge ne déménage sous de nouvelles latitudes grâce à son architecture entièrement démontable.