Réplique exacte du plan inférieur, l’étage a posé les mêmes contraintes. Côté rue, Marc Deloche a donc installé sa petite salle de yoga où il pratique tous les matins et a mué chaque décroché du long couloir en dressing. Vu l’impressionnant vestiaire fashion des propriétaires, c’était vraiment nécessaire ! Deux confortables chambres d’amis font suite, réchauffées de coussins Jules Pansu brodés d’œuvres de Picasso et Miro, et décorées de collages du chausseur Roger Vivier dénichés chez Laure Bodet (une fameuse antiquaire toulousaine).
Aux murs, les peintures monochromes de Delphine Vincent délivrent leurs messages poétiques. En revanche, la tapisserie du célèbre Jean Picart le Doux a été réservée à la chambre principale, tout comme la table Goa (Sentou) et une petite collection de lampes dont la romantique One From the Heart d’Ingo Maurer. Une vaste terrasse double le volume de la chambre et permet de continuer à paresser autour de la table basse en marbre dessinée par le maître de maison. De ce point de vue en surplomb s’étale la « carte postale » : le patio et sa piscine en contrebas desservis par le très fun escalier extérieur badigeonné de jaune acide.
Car Marc Deloche a réussi à capturer un peu de l’azur californien qu’il a glissé dans son minuscule carré de verdure. « A cause de cette piscine creusée à la main, nous avons travaillé le chantier du fond du jardin vers la maison. J’ai tout remis de plain-pied au rez-de-chaussée. Côté rue, la façade de brique est restée dans son jus ainsi on ne soupçonne pas les dimensions intérieures, ni le patio, ni le bassin où nous pouvons nous baigner sans aucun vis-à-vis ».
Notre architecte a aussi su dénicher des mètres carrés en fond de patio pour loger une conviviale cuisine d’été gardée par la sculpture Venere Macro créée par Ambrogio Pozzi pour le céramiste italien Rometti. On y dîne sous le ciel autour de la grande table, installé dans d’exotiques fauteuils Shadowy de Tord Boontje (Moroso). Ombragé de figuiers et d’oliviers, ce cocon urbain ajoute son grain de couleur et une douce folie à la ville si éperdument rose.