A quelques heures au sud de San José, la capitale du Costa Rica, le Art Villas Resort s’ouvre sur le Pacifique. Ce petit complexe est composé d’une poignée d’habitations dispersées au cœur d’une jungle sauvage et épaisse. Sorti de terre à l’hiver 2019, il a vu le jour sous la direction du studio FormaFatal, originaire de Prague qui s’est appuyé sur le cabinet allemand Archwerk pour imaginer certaines des villas du domaine. Les Tchèques signent en particulier l’Atelier Villa, un parallélépipède de 300 m2 tout en transparence, fidèle au concept de « Pura Vida » cher aux Costaricains.
Tournée vers l’océan, adossée à la colline, l’Atelier Villa fait fi des frontières entre intérieur et extérieur. Sur demande du propriétaire des lieux, cette brique de vingt-six mètres de long, destinée à devenir sa résidence privilégiée, a donc été dessinée avec la transparence et la discrétion comme leitmotiv. A commencer par sa façade, recouverte d’aluminium perforé, un matériau choisi pour sa résistance au temps et à la chaleur. Face aux maisons voisines et à la colline, un pan dépourvu de fenêtres pour garantir l’intimité de chacun a été habillé de bois brûlé selon la tradition japonaise du Shou Sugi Ban, une technique permettant de mieux le protéger contre les aléas climatiques. Le toit, lui, redonne à la nature tous ses droits puisqu’il est recouvert de végétation.
Le minimalisme fleurit aussi à l’intérieur. Les volumes à peine marqués – les cloisons sont vitrées pour la plupart –, font écho à l’emploi de béton ciré et d’un bois exotique importé du Brésil, l’Ipé, pour rappeler l’imaginaire du loft new-yorkais, la vue en prime… Au centre de la maison, la piscine à demi recouverte partage la vedette avec la pièce à vivre, seul espace à vraiment se distinguer parmi l’ensemble harmonieux. Ici, les chaises penchent côté dark et la lumière joue les divas avec la suspension cosmique « Hubble Space » (Pietro Russo pour Baxter). Le reste du mobilier a été dessiné sur-mesure par le studio FormaFatal et produit par des artisans de la région.
Intimité oblige, la salle de bains est le seul espace clos. En opposition avec l’humeur de la maison, elle s’habille de murs sombres qui répondent à des carreaux de ciment colorés au sol. Pied-de-nez à l’épure environnante, cette pièce n’oublie pas de baigner dans la lumière naturelle grâce à sa cloison d’aluminium perforé plus finement afin de prévenir l’indiscrétion des curieux.
Le dernier acte se joue évidemment en extérieur. Là, la piscine à débordement se jette dans la jungle, telle une extension de la villa posée à la perpendiculaire. Si une petite terrasse offre un confort basique pour observer le coucher du soleil aux premières loges, les rangs du fond s’étalent sur les vingt-six mètres de long de la structure, pour un spectacle en plus grand comité…
C’est ça, la Pura Vida !
Bien que cette expression insaisissable soit devenue la devise officielle du Costa Rica, sa signification reste floue. De « Comment ça va ? » à « C’est la vie ! », les usages diffèrent. Cependant, tous les Costaricains s’accordent pour lui attribuer une valeur de lenteur, de tranquillité. Tout ce que cette maison inspire…