Lassée de son ancienne demeure, agrandie maintes fois et souffrant d’un trop grand manque de cohérence, une famille a fait appel à l’agence Walker Warner pour faire table rase du passé et imaginer son nouveau refuge. Leur idée : une maison mettant style, décontraction et fonctionnalité sur un pied d’égalité, avec une architecture qui s’intègre parfaitement à son environnement. A savoir, une propriété située non loin de San Francisco, au milieu de chênes qui lui confèrent des allures de clairière.
Desservie par une longue allée, la nouvelle habitation s’étend sur trois niveaux et se restreint à trois matériaux. Du béton pour la structure, du métal en toiture et surtout du cèdre, afin d’habiller les volumes qui s’inspirent de l’architecture vernaculaire locale. Les anciennes bâtisses de la campagne californienne ayant influencé la conception de tout le projet, notamment celle des toits à double-pente qui débordent des façades pour les abriter du soleil estival.
Des plus dynamiques, avec ses pans de toiture asymétriques qui lui donnent un air contemporain, l’architecture mise sur la transparence pour tisser une relation privilégiée avec son cadre idyllique. Cette volonté d’osmose entre architecture et nature s’exprime dès l’entrée. A peine arrivé, le visiteur profite d’une vue cadrant l’arrière du jardin et du domaine arboré grâce à l’un des nombreux espaces traversants de la maison. Les ouvertures y sont si nombreuses qu’on croirait presque bannies les frontières entre intérieur et extérieur.
La fluidité irrigue tout le projet, mis à part peut-être les chambres des parents et des enfants, nichées à l’écart dans les étages, où elles profitent d’un grand vestiaire commun. « La maison est organisée selon des zones publiques et privées, note Mike McCabe, architecte associé au sein du cabinet Walker Warner. Les parties privatives sont consacrées au temps personnel et familial tandis que les espaces dits publics incitent à recevoir et à savourer tout ce que le site a à offrir. »
Dans un grand continuum savamment séquencé, le séjour, la cuisine et la salle à manger prennent place à proximité de la terrasse principale et de la piscine. Omniprésent à l’extérieur, le bois s’invite également à l’intérieur via le bardage en noyer disposé au plafond ou les portes agrémentées de poignées de bronze. Quant au sol, il opte pour une pierre calcaire qui dessine également la cheminée. Sa teinte grisée répond à celle des murs, comme à celles des assises et des tapis dans une palette majoritairement très neutre.
Directement tirées de la forêt environnante, quelques notes de couleur rehaussent tout de même l’ensemble à travers des éléments de décoration aux lignes simples et élémentaires. « La plupart des pièces de mobilier sont anguleuses mais des formes plus organiques – telles que des chaises aux pieds courbés ou des poufs en forme de galets – apportent un peu de douceur », selon David Oldroyd, membre de l’agence Odada qui a secondé Walker & Warner pour la réalisation des espaces intérieurs et du mobilier sur-mesure.
Basée sur la côte Pacifique, l’agence Ground Studio signe de son coté l’aménagement du jardin. Afin de tromper l’œil et de donner l’impression d’un jardin qui se fond dans la forêt, la cabinet de paysagisme a mis en scène une transition progressive entre la nature apprivoisée et sauvage. Au fur et à mesure qu’elles s’éloignent de la maison, les lignes de la végétation deviennent floues et retrouvent leur liberté, pour composer une toile de fond dont la famille n’est pas près de se lasser…