On l’a surnommé l’ermite bolonais. Giorgio Morandi (1890-1964) fut un peintre et graveur à la carrière singulière. Né dans une famille de quatre enfants, il s’inscrit aux Beaux-Arts de Bologne en 1907. Mais suite au décès de son père, il est contraint d’abréger ses études et de quitter la maison familiale. Il s’installe alors avec sa mère et ses sœurs dans un appartement de la Via Fondazza. Une pièce exiguë lui sert à la fois de chambre et d’atelier. C’est ici qu’il réalisera la majeure partie de ses toiles.
Il y vivra en effet seul de 1910 à son décès en 1964, ne quittant Bologne que pour un court séjour en Suisse. Peintre immobile, Morandi a essentiellement peint des natures mortes, où l’on retrouve fatalement toujours les mêmes éléments : des bouteilles et des objets en céramique. Une exploration intime de son quotidien qui exerce aujourd’hui une fascination particulière sur les designers, architectes d’intérieur et autres amateurs de décoration. Le musée de Grenoble consacre d’ailleurs actuellement une vaste rétrospective à cette figure majeure de l’art contemporain italien.
Une nuit chez Giorgio Morandi
Quand en 2009, l’appartement de Giorgio Morandi a été transformé en musée, l’éditeur de mobilier Paolo Castelli s’est impliqué dans la rénovation. S’il est à l’origine d’icônes du XXe siècle comme la chaise Plia ou les Box Chair d’Enzo Mari, cet éditeur de mobilier basé à Bologne s’est longtemps focalisé sur le marché du contract haut de gamme. Mais ces dernières années, il a développé une offre pour les particuliers, à l’instar de la collection « Greenkiss » réalisée avec Thierry Lemaire et Hubert de Malherbe.
A l’occasion de la rénovation, M. Paolo Castelli, PDG de l’entreprise, a pu passer une nuit dans la fameuse chambre-atelier du peintre. Suite à cette expérience marquante, il a voulu rendre hommage à cette figure majeure de l’art contemporain italien en lui dédiant une collection entière. Baptisée « Objets d’auteur », elle est traversée par le souffle créatif et la poésie contemplative propres à Morandi.
Le mobilier de la chambre-atelier
On y trouve bien sûr des objets inspirés de ceux qui lui ont servi de modèles : des bouteilles, des vases et autres contenants en verre soufflé de Murano. Mais aussi un sac en cuir comme celui qu’utilisait l’artiste pour ranger ses pinceaux et carnets de croquis.…
A partir des objets historiques du studio de Morandi, Paolo Castelli a aussi développé des bougies en forme de bouteilles et un serre-livre anthropomorphe, qui figure sur le tableau Natura morta con manichino (1919). L’éditeur propose également du mobilier : un lit de jour, un tabouret et une table basse pliables, tous calqués sur ceux que possédait le peintre pour gagner de la place dans sa chambre/atelier.
Une source d’inspiration
Son chevalet a subi une double transformation : il a donné naissance à un valet et une lampe sur pied. Vaisselle et verres fabriqués en Vénétie portent, eux, des coups de pinceaux qui évoquent la palette du peintre. Un papier peint où les fameuses bouteilles de Morandi sont reproduites en XXL complète la collection. A une époque de confinements à répétition, ces objets démontrent que l’univers de Giorgio Morandi reste une source d’inspiration petinente pour mieux vivre son chez soi…
> Dès que les restrictions sanitaires seront levées, précipitez-vous au Musée de Grenoble qui consacre actuellement une rétrospective à Giorgio Morandi (jusqu’au 4 juillet). Musée de Grenoble. 5, place Lavalette, 38000 Grenoble.
> Site de la collection « Objets d’auteur » de Paolo Castelli.