L’histoire du fauteuil Re-Trouvé est indissociable du savoir-faire de l’entreprise EMU, fondée en Italie en 1951 par les frères Biscarini, et leur beau-frère, Dante Menconi. Spécialisée dans le mobilier de jardin en métal, la marque signe la chaise Rio dans les années 1970, puis Ronda en 1996, deux modèles à succès aux lignes épurées. En 2005, EMU décide de toucher une nouvelle clientèle en collaborant avec des noms célèbres du design dont Patricia Urquiola.
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Mémoire en acier
Persuadé que la designer est l’une des plus grandes créatrices émergentes, l’éditeur lui propose d’interpréter l’ADN de la maison en concevant un produit en acier, la matière de prédilection d’EMU. L’idée d’une collection servant de pont entre le passé et le présent, la mémoire et l’innovation, jaillit dès leur première rencontre, en 2006.

« Pour créer Re-Trouvé, l’inspiration est née de ces magnifiques fauteuils en tondino de fer (fer forgé typiquement italien, NDLR) des années 1950, raconte Patricia Urquiola. Je les ai réinterprétés avec ironie, en utilisant des technologies modernes. Le nom Re-Trouvé évoque précisément cette redécouverte : un retour à des formes du passé, mais avec une nouvelle perspective. »
Réussir à industrialiser le tissage particulier du fauteuil, sans mettre en péril sa solidité, est un véritable défi. D’autant que la structure est composée de quatorze pièces différentes, assemblées manuellement. « Le tondino de fer a été travaillé avec une précision quasi mathématique, grâce à des technologies de commande numérique, mais sans perdre la sensualité de la ligne. Le choix des couleurs a également été essentiel, en valorisant le jeu des ombres créées par les losanges, qui dialoguent harmonieusement avec l’environnement. »
Des sept coloris disponibles au départ (jaune, rouge, vert, orange, turquoise, noir, blanc) ne demeurent aujourd’hui que le noir et le blanc mats (teintes les plus vendues), avec la possibilité d’ajouter un coussin en option. « Je pense que le succès de ce fauteuil vient de sa capacité à évoquer le passé de manière légère et ludique, sans être nostalgique », conclut la designeuse.
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