À la fois bureau, résidence permanente pour les fils de la famille et guest house, la maison située à Los Olivos en Californie, conserve des attributs visuellement rustiques et expansifs, typiques d’un ranch américain. Corinne Mathern cerne dès la première rencontre l’univers singulier des propriétaires, subtil équilibre entre sensibilité artistique et ancrage terrien. La vision de l’architecte comble leurs espérances : un intérieur reflet de leur personnalité, qui se réduit à son caractère le plus pur pour laisser l’art s’exprimer. Découverte.
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Un ranch au cadre idyllique
Corinne Mathern se souvient de son premier rendez-vous avec Kory, la propriétaire de la bâtisse, « à une petite heure de route bucolique depuis nos bureaux de Santa Barbara, où la vallée de Santa Ynez déploie peu à peu ses charmes. Puis c’est la découverte de la propriété, située sur des hectares de vignes et entourée d’oliviers, de chevaux et d’émeus. Une bouffée d’air frais. » Les conditions sont réunies pour faire de cette rencontre un moment inspirant.
« Je ne ressens l’étincelle que j’ai lorsque je sais que mon équipe et moi-même sommes les mieux placés pour un projet. Et là, c’était le cas », s’enthousiasme Corinne Mathern. À son entrée dans la maison, le challenge se dessine clairement : redonner ses lettres de noblesse à un intérieur bloqué dans une ambiance eighties. Bois sombres et finitions démodées, l’ensemble donne une sensation d’étouffement… alors que la maison s’étire sur 325 mètres carrés.
La disposition des pièces est toutefois optimale et surtout, la famille Koehler possède une collection d’œuvres et de meubles qui s’avère stimulante dès la genèse du projet. Un parfait terrain de jeu, en somme.
Un design centré sur le mobilier
« La maison avait des planchers d’origine en pin, incroyables et originaux, qui établissaient une base, une âme. Un vrai point de départ pour la conception. » La palette de couleurs se déploie autour d’un camaïeu de tons terreux. Matériaux et textures sont utilisés pour apporter chaleur et caractère. Le mobilier crée ensuite des points de contacts forts et familiers, pour parachever l’atmosphère.
Si le plafond en bois à poutres apparentes et les contours de la cheminée étaient déjà bien présents auparavant, tout le reste a changé. Dans le salon, le regard se concentre sur des pièces emblématiques proposées par le couple.
Retapissé du tissus Teddy Mohair de la maison française Pierre Frey, l’élégant canapé original de Michael Taylor génère un contraste dynamisant. Les touches de couleur noire, disséminées dans chaque pièce, apportent une sensation de sophistication et une esthétique moderne.
Corinne Mathern et le souci du détail
Le couple et l’architecte tombent vite d’accord sur un point essentiel : l’importance de soigner les finitions, réalisées à la main dans toute la maison. Les sols ont été remis à neuf, de nouvelles portes en chêne massif ont pris place, et les murs ont été délicatement enduits de plâtre couleur crème.
La rénovation s’est étirée sur deux années. Accorder ce temps nécessaire pour donner une attention particulière à chaque recoin est le véritable luxe de cette rénovation. Une envie de construire dans la durée pour donner un cadre de vie serein et équilibré. À chaque tâche son artisan spécialisé : les propriétaires ont travaillé avec un entrepreneur qui a œuvré uniquement sur les motifs complexes de la pierre et les finitions en plâtre, surnommé Maestro – ça ne s’invente pas.
« Les propriétaires nous ont fait part de leurs nombreuses d’idées, ils étaient très inspirés. Pour autant, ils étaient très ouverts et ont permis à la collaboration de se faire en toute fluidité. Leur envie de créer un cadre de vie plein d’histoire et d’ambiance a été la clef pour aboutir à ce magnifique lieu de vie », conclut Corinne Mathern.
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