Avec Oria, le cannage fait, pour la première fois, son entrée chez Hermès. « Le cannage a depuis longtemps été utilisé dans l’assise, par exemple chez Thonet, explique Charlotte. Il s’agit d’un matériau vernaculaire qui requiert un savoir-faire artisanal et la maison est connue pour aller chercher les gestes de la main. » Alexis : « Nous recourons très souvent aux spécialistes. Le cuir est réalisé chez nous, mais, pour le reste, on ne peut pas aspirer à concentrer toutes les expertises. » Avec une modestie qui fait idéalement écho aux valeurs de la maison comme à celles de Rafael Moneo, Alexis Fabry poursuit : « Pour Oria, l’apport d’Hermès est quasiment réduit à l’élément de confort : le dosseret gainé de cuir. La distance [entre le prototype que l’architecte avait créé pour lui et le siège présenté à Milan] n’était pas très longue, mais fort intéressante – être confronté à l’usage – et il a beaucoup aimé la parcourir. Il ne manquait pas grand-chose et le geste d’Hermès a consisté à assouplir le dossier. » « Rafael a ajusté des proportions et refait de nouveaux dessins sur lesquels nous sommes partis. On aime le travail d’équipe et c’est ce qui fait la richesse du travail d’Hermès », conclut Charlotte Macaux Perelman. Lorsque la marque qui symbolise l’essence du luxe et du savoir-vivre français rencontre l’humeur collaborative qui innerve les générations Y et Z, on ne peut qu’applaudir.