Le long d’une vitrine, un treillis blanc de motifs géométriques dépareillés court et déborde sur les façades adjacentes… Cet entrelacs inspiré des façades traditionnelles de Hong Kong délimite le nouveau concept-store Potato Head. Une fois de plus, Sou Fujimoto s’est fondu dans son environnement pour livrer un étonnant projet d’architecture intérieure. Alors que la plupart des boutiques trendy hong-kongaises se déploient dans les étages de buildings anonymes de verre et d’acier, Sou Fujimoto propose un projet ouvert, qui joue de la porosité entre intérieur et extérieur : Potato Head empiète littéralement sur la rue. Ses nombreux présentoirs et sa profusion de vases invitent le promeneur à s’engager dans ce vaste espace à l’entrée duquel est implanté un bar à café. Pour cette adresse ouverte en juin dernier, c’est une première façon de se démarquer.
En pénétrant plus loin, on découvre un intérieur soigné qui mêle le meilleur de l’Orient et de l’Occident. Dans le coin bar, des canapés d’inspiration vintage et des sièges Mart Stam se marient à merveille avec des tissus balinais. L’intérieur est surplombé par des vases suspendus habillés de miroir qui débordent de plantes vertes. Cet ensemble reprend le système de « forêt flottante » déjà expérimenté par Sou Fujimoto sur le stand de Cassina au Salon de Milan il y a deux ans. Mais le joyau de ce concept-store, c’est Kaum, le restaurant indonésien situé au fond, protégé par un rideau bleu. Derrière, on découvre une salle dont les cloisons et le plafond ont été habillés de 700 panneaux peints à la main par des artisans de l’archipel. Un travail d’orfèvre. Sou Fujimoto a également imaginé « The Music Room », un lounge secret dédié aux audiophiles où l’on savoure ses titres préférés. Une nouvelle façon pour Sou Fujimoto de démontrer combien il sait prendre soin de tous les sens…