Venu de l’art, le designer Pierre Charpin, fils du sculpteur Marc Charpin, travaille le mobilier comme des objets visuels. En 1996, quand il peaufinait les formes de Slice, la modélisation 3D balbutiait, donc chapeau ! Du bois, de la mousse et de la laine de couleur déhoussable. Là ou Slice (tranche » en anglais) se singularise, c’est par sa succession de poufs qui font la queue pour le transformer en méridienne cosy.
Le fauteuil Slice, ci-dessous au musée du Grand-Hornu en Belgique, se distingue par ses couleurs. A ses premiers éditeurs (l’Italien Cinova, puis la très pointue galerie kréo), succède en 2016 l’éditeur français Cinna. Pour son directeur de la création, Michel Roset, ravi, « toutes les combinaisons de couleurs sont possibles » dans la mesure où elles font partie de la palette proposée par Charpin. Rien de dictatorial, le choix est subtil !
Pierre Charpin est trop vrai pour laisser dans l’ombre celle, planante, des grands noms tels Paulin, Castiglioni ou Joe Colombo. Mais il a quand même fait à sa façon. Les tons sourds choisis ne donneront jamais dans le côté bonbon pop qu’on a parfois attribué à Paulin. Avec le Slice, les tons sont sourds mais pas tristes ! Et les X-Men artisans de Cinna ont joué des différences de densité de mousse pour procurer « un confort plus nerveux », conclut Michel Roset qui a vraiment fait bonne pioche.
Fauteuil (à partir de 1 764 €) et pouf (à partir de 505 €). www.cinna.fr