1/ A star is born
Avant de devenir la superstar que l’on connaît, Annie Leibovitz a saisi sur le vif des scènes de la vie quotidienne américaine : des stars, mais aussi des anonymes et des tranches de vie, loin des shootings lyriques qui feront sa gloire. Politiques ou stars de la pop culture semblent tous saisis dans leur intimité. La fin de l’ouvrage bascule dans les prémices de ce qui fera sa signature, avec la mythique photo de John Lennon et Yoko Ono enlacés sur un lit. Tout l’intérêt de ce livre réside donc dans la découverte des premiers pas d’une immense carrière.
2/ Retour à Arles 2018
Après le vacarme estival, se plonger chaque année dans le catalogue, prendre le temps de scruter les images et se laisser attraper par le flot des textes permet de remettre en perspective chaque exposition de la mosaïque arlésienne. Cette année, les propositions ont oscillé entre nostalgie américaine et curiosité pour le transhumanisme, entre géopolitique et figures de style avec la série des chiens de William Wegman qui, après avoir orné l’affiche de l’édition 2018, s’affiche en couverture de ce catalogue ébouriffant.
3/ Willy Ronis, Work in progress
En 1983, Willy Ronis (1910-2009) cède toutes ses photos à l’État, annotées de commentaires. Cet ouvrage regroupe 590 clichés et textes du photographe qui permettent d’embrasser son œuvre. On y découvre les coulisses de ces images profondément humaines, témoignages impressionnistes de ce que fut le XXe siècle. Des regards, des sourires, de l’amour, des pleurs… Willy Ronis a saisi avec pudeur toute la palette des sentiments humains. Un travail exposé jusqu’au 2 janvier 2019 au pavillon Carré de Baudoin (121, rue de Ménilmontant, 75020 Paris).
4/ Sur la plage abandonnée
Brumeuses, voire brouillardeuses, écrasées de soleil, voilées ou menacées par des orages, populeuses ou encore désertiques… Les plages du monde entier se révèlent sous l’objectif de Harry Gruyaert. Le photographe coloriste belge s’attache à montrer les multiples éclats de nuances de l’univers qui l’entoure. Fasciné par la nature, il place dans ses clichés le sujet humain comme un élément de décor, les passants se muant en silhouettes et se fondant dès lors dans la poésie des paysages.
5/ Terre promise
À l’occasion de la foire Paris Photo, Louis Vuitton enrichit « Fashion Eye », sa collection d’albums de photos, de destinations vues à travers le regard de photographes de mode. Dernier client en date, Oliviero Toscani, qui s’est immergé dans l’œuvre de land art Cretto di Burri, réalisée dans les 80’s par Alberto Burri, pour un album silencieux, contemplatif, écrasé par le soleil sicilien. Un labyrinthe de béton colossal, blanchi par le temps, que Toscani a shooté depuis un drone et au téléobjectif, donnant à la fois une impression de fugacité et d’éternité.
6/ Papier à Parr
Portant le même regard mordant sur l’espèce humaine, le collectif ToiletPaper et Martin Parr collaborent depuis quelque temps lors de ping-pongs créatifs dont l’absurdité n’a d’égal que la dérision. Ils remettent le couvert dans un nouvel agenda qui repousse les limites du (mauvais) goût. Un homme à la peau ultrabronzée étendu dans le sable précède une jeune femme dont le corps à demi-enterré dans des décombres ne l’empêche pas de sourire. Ça pique, ça gratte… et c’est drôle !