Pour marquer l’anniversaire des Rencontres de Bamako, de nombreux artistes maliens, marocains, nigériens et sud-africains ont été retenus par le directeur artistique, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, assisté de trois commissaires : Aziza Harmel, Astrid Sokona Lepoultier et Kwasi Ohene-Ayeh. Ensemble, ils ont imaginé quatre chapitres regroupant des thèmes poétiques sur la présence de l’invisible, sur la politique, sur les déplacements et, enfin, sur la possibilité d’espoir et de l’avenir comme promesse. Autant de pratiques et d’écritures singulières qui dialoguent entre elles comme le montrent les travaux en noir et blanc du Sud-Africain Andrew Tshabangu ou ceux en couleur de la Malgache Emmanuelle Andrianjafy et qui attestent de la richesse de ce patrimoine.
Organisées dans plusieurs lieux de la ville, les expositions alternent photos, vidéos et sons autour de cette idée que le continent a cessé d’être limitée à son espace géographique pour devenir un concept qui fédère tous les peuples d’origine africaine répartis dans le monde. On retiendra dans les projets spéciaux : Do You Hear Me Calling, l’installation vidéo de l’Américain Theaster Gates, vue récemment au Palais de Tokyo, et « A Tribute to David Goldblatt », les travaux de cinq confrères autour de l’œuvre du photographe sud-africain, disparu en 2018.
Rencontres, conférences et lectures traitant de la question de la ségrégation aux États-Unis, du passé colonial des pays européens et de l’avenir de la jeune génération africaine rythmeront la biennale. Enfin, une visibilité conséquente sera accordée au rôle des collectifs africains avec, notamment, l’Association des femmes photographes du Mali (AFPM) et Women Photographers of the African Diaspora (MFON). Tout comme en Europe, les préoccupations sur la représentation et la place des femmes dans l’art sont une priorité liée aussi à l’actualité.
> « Courants de conscience ». Dans plusieurs lieux de Bamako, au Mali, jusqu’au 31 janvier 2020. Rencontres-bamako.com