Lorsque son agence parisienne est devenue trop petite, Pierre Yovanovitch (@pierre.yovanovitch) a investi un hôtel particulier (en très mauvais état…) du XVIIIe siècle dans le Sentier. « J’avais besoin d’un endroit de partage avec mes collaborateurs et mes futurs clients, un lieu de rencontres où l’on ne se sente pas comme dans un bureau. Un endroit qui incarne mon style, que je qualifierais de chaleureux, un peu intello, pas forcément très bien rangé… mais chic ! J’ai refusé de m’installer dans un appartement – trop bourgeois ! – au profit d’une maison, plus chaleureuse. J’y propose ce style français qui plaît aux étrangers, nombreux à me solliciter. Ici, ils peuvent se projeter dans mon univers, se familiariser avec des matériaux dans notre matériauthèque, déjeuner dans la salle à manger… », déroule l’architecte d’intérieur.
Le sens de l’hospitalité de Pierre Yovanovitch se double d’un sens de l’art aiguisé puisque l’hôtel particulier est parsemé d’œuvres signées Tadashi Kawamata, Richard Nonas, Erwin Wurm ou Georg Baselitz. « Baselitz est un artiste majeur, l’un des derniers Mohicans dont je possède un grand tableau dans mon bureau. L’art est très important dans les projets d’architecture, il fait vivre les lieux. J’ai une clientèle de collectionneurs qui ont vu mes projets d’aménagement ou de scénographies dans des musées, des galeries (il a notamment pensé le dernier espace de Kamel Mennour, NDLR) et qui comprennent que je suis habitué aux projets qui intègrent de l’art », justifie Pierre Yovanovitch pour qui c’est un élément primordial du style français.
« Le ton français, ce sont des projets très architecturaux, très riches. J’aime insuffler le goût des collections à mes clients, j’essaie de commissionner des artistes, de leur faire faire des œuvres in situ. » Une culture artistique qui irrigue d’ailleurs toute son équipe : « Être cultivé, cela permet de nourrir la créativité. J’embauche les gens à la suite de discussions très ouvertes sur l’art et la société. J’aime les gens singuliers, curieux, qui vont voir des expositions, qui voyagent… »