Souhaitez-vous éditer le « vintage de demain » ?
Pas au point de dire que demain serait déjà vintage ! (Rires.) Nous parlons d’édition depuis plus de quinze ans. Le moment est venu. L’idée est plutôt de prolonger le lien entre la tradition de l’artisanat et les matériaux de qualité. Les trois pièces que nous éditons ont l’air simples, mais elles sont en réalité très compliquées à réaliser. Prenez ce tabouret du designer Michael Anastassiades, taillé dans une seule pièce de bois et pour lequel il y a très peu de perte de matériau. Il a requis la technique de fabrication des tonneaux. Seuls quelques artisans expérimentés – comme ceux de l’atelier de cinq personnes avec qui nous travaillons – la maîtrisent.
Quels détails font la différence ?
Par exemple, les veines rectilignes du bois du plateau de la table de Michael Anastassiades qui dessinent tout un réseau de traits graphiques. On les croirait dessinées à la main. C’est une illusion. C’est la magie du pin de l’Oregon, un arbre qui pousse très lentement. En quelques mois, ce bois fonce et se patine d’une très belle manière ; seule de l’huile a été appliquée. Autre illusion, les pieds de cette même table semblent en apesanteur. Ils paraissent survoler le sol d’un peu moins d’un centimètre. C’est une brillante idée qui allège l’ensemble et compense ces pieds un peu massifs.
Autre illusion, le couvercle du coffre du designer danois Claus Bjerre…
En fait, c’est un véritable échiquier de sections de bois qui donnent l’illusion d’un motif jacquard peint. Très différent de ce que l’atelier a l’habitude de faire.
Comment avez-vous choisi ces designers ?
J’ai toujours aimé le travail de Michael Anastassiades et c’était réciproque, car il est lui-même collectionneur. C’était évident. Contacté en premier, il a dit oui. J’en suis très heureux. Le choix de Claus Bjerre, rencontré lors d’une exposition, allait aussi parfaitement avec l’idée de créer quelque chose de nouveau et de qualité.
Des projets pour l’avenir ?
Oui, nous prévoyons d’enchaîner avec un ensemble de petits tabourets en crin de cheval dessinés par la la designer danoise Cecilie Manz.