En compétition face aux agences parisiennes de TVK, de l’AUC et de l’uapS, le cabinet Rogers Stirk Habour + Partners a finalement été retenu pour tracer les lignes directrices du futur quartier Maine-Montparnasse. A la suite d’une consultation d’urbanisme, lancée en 2018 par la Ville de Paris et la copropriété de l’ensemble immobilier Montparnasse, l’agence londonienne a été désignée sans hésitation, grâce à un projet qui mise sur l’écologie et la qualité de l’espace public.
« Nous avons choisi ce projet à l’unanimité car il présentait la forme urbaine la plus écologique, avec une réutilisation des structures existantes du centre commercial, la plantation d’une forêt urbaine et un grand espace public très clair, de la rue de Rennes à la gare. » Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme
Alors que la nouvelle AOM et l’agence Jouin Manku s’attaquent respectivement aux rénovations de la tour et de la gare Montparnasse, l’agence de Richard Rogers entend métamorphoser les neuf hectares situés à leurs pieds. A l’exception de l’immeuble CIT, dont la transformation a été confiée à Lacaton & Vassal, son projet bouleverse l’intégralité du site. A commencer par le centre commercial des années 1960 qui en occupe la majeure partie. Emblème d’un urbanisme de dalle pensé autour de la voiture, il attend désormais d’être partiellement désossé, afin de fluidifier les accès vers la tour, la gare, le centre sportif, les commerces et les sous-sols.
Dans la continuité d’une nouvelle place, située face à la rue de Rennes, un axe principal transperce le centre commercial dans toute la longueur. Une manière de mettre en scène le pied de la tour, tandis que des ruelles perpendiculaires renforcent la perméabilité du projet, en découpant elles aussi la structure actuelle. L’ancien volume hermétique se meut ainsi en un îlot de plusieurs bâtiments. que viennent ensuite chapeauter de nouvelles structures en bois. Celles-ci doivent notamment accueillir des logements et restaurants coiffés de jardins urbains pour diversifier l’offre du secteur. A l’image d’un nouveau lieu d’exposition qui renoue avec le passé artistique du quartier.
Outre le choix du bois et la réutilisation de la structure existante, l’aspect écologique du projet se matérialise à travers « une forêt urbaine » de 2 000 arbres, imaginée avec le paysagiste Michel Desvigne. Plus qu’un parti pris esthétique, cette canopée est censée anticiper les effets du réchauffement climatique en dessinant des espaces d’ombres et de fraîcheur jusqu’au niveau -1, prochainement ouvert sur le ciel. Une refonte totale du site, dont les prémices sont attendus pour 2023. Mais l’intégralité du projet ne devrait être achevée qu’à l’horizon 2030, sous la houlette d’architectes prochainement désignés par la copropriété de l’ensemble immobilier Montparnasse.