Quel message souhaitez-vous transmettre avec cette 7e édition d’ Operae ?
Si nous avons choisi le thème « Designing the Future », c’est que nous voulons concentrer le regard sur les conséquences du design, ses retombées. C’est un appel à l’audace et au sens des responsabilités pour les designers. En soi, leur discipline n’est ni bonne ni mauvaise ; elle nécessite simplement de faire des choix. De ce point de vue, la nouvelle génération fait preuve d’une grande conscience…
Avec Operae, l’artisanat retrouve sa place dans l’économie du mobilier. Artisan, designer, galeriste : tiendrait-on là la nouvelle équipe gagnante ?
Absolument ! Le territoire piémontais est particulièrement riche de cet artisanat d’excellence, qui trouve sur ce terroir des matières premières uniques, comme la pierre de Luserne. J’ai récemment pu voir à l’œuvre un de ces trios, formé pour le projet Piemonte Handmade : un artisan local, un designer et une galerie, qui ont travaillé en parfaite harmonie pour réaliser une pièce unique qui sera présentée à Operae dans le cadre de « Collectible Design ». L’enthousiasme de ces associations est contagieux : l’artisan n’est plus un sous-traitant auquel s’adresse le designer, mais un interlocuteur indispensable. Et pour le designer, travailler dans un atelier d’artisan est une expérience ultra-stimulante. Les galeristes sont eux aussi conscients de la valeur ajoutée que la technique et les matériaux d’exception peuvent apporter, surtout pour les collectionneurs à la recherche d’exclusivité.
Avec cette formule, imaginez-vous une nouvelle voie parallèle à l’industrie ?
Le secteur du design contemporain de collection vit une période similaire à celle de l’art contemporain dans les années 1980, comme le montre l’effervescence que connaissent les galeries de design new-yorkaises. Mais sur ce marché relativement nouveau, il faut mettre de l’ordre, instaurer des bases et un cadre esthétique et commercial. Et dans ce contexte, le rôle de l’artisan est fondamental. De nos jours, ils réalisent des pièces d’une contemporanéité absolue, en travaillant main dans la main avec des designers en totale expérimentation. Les exemples ne manquent pas : la galerie parisienne Bensimon avec le Studio POOL et le tapissier Antonello Druetta di Moretta, la Great Design Gallery avec Antoine Espinasseau et le Laboratorio Orafo Artigiani d’Alessandra Moneta à Pinerolo, près de Turin…
Palazzo Cisterna. Via Maria Vittoria, 12, Torino. Du 3 au 6 novembre.
VIDEO : La Bohème de Puccini sublimée par Alcantara à Turin
A l’occasion de la première de La Bohème, le célèbre opéra en quatre actes de Giacomo Puccini, IDEAT s’est rendu à Turin au Teatro Regio pour découvrir ce fleuron de l’architecture italienne des années 70 signé Carlo Mollino. Mais ce fut surtout l’occasion de constater l’incroyable champ des possibles ouvert par les textiles Alcantara, utilisés pour les décors et certains costumes. Reportage.