Formes et couleurs… Ondarreta cultive une sobriété savoureuse qui confère aux bureaux le confort enveloppant d’un salon. Nora Arratibel, 36 ans, patronne de la société serait-elle une adepte du darwinisme ? Dans la jungle d’un secteur concurrentiel mondialisé, la marque laisse ses créations s’adapter à leur milieu, c’est la seule façon de survivre aux dinosaures.
Qu’il s’agisse d’hôtels, de bureaux ou de sièges sociaux, ses pièces doivent tenir joliment le choc. Le mobilier Ondarreta se rencontre donc dans la cantine parisienne d’Hermès aussi bien qu’aux DoubleTree by Hilton de Dubaï, Barcelone et Madrid. Et la liste des clients n’en finit plus de s’allonger, du Centro Botín de Renzo Piano à Santander, en Espagne, au showroom Renault des Champs-Élysées. Si le mobilier d’Ondarreta épouse si bien les projets d’architectes, c’est peut-être parce qu’il est conçu par ces derniers, soucieux de pro- portions justes et rétifs aux essais hasardeux.
Qu’il se destine aux bureaux ou aux chais bordelais, sa couleur séduit d’abord, jamais criarde, pour ne pas lasser. Ses formes, elles, ne suivent pas les tracés rectilignes que l’on pourrait s’attendre à retrouver dans un lieu de travail. Les coques des chaises de bureau Bai, du designer Ander Lizaso, ressemblent presque à des pétales, alors que son concepteur est plus un technicien qu’un styliste. La table de réunion et les assises Contour, de l’architecte néerlandais Ben Van Berkel, sont profilées comme si le frêne courbé avait été directement moulé.
« On apprécie surtout le naturel et les formes organiques en harmonie avec la nature. Aussi respectons-nous notre environnement, racines du Pays basque comprises », précise Nora Arratibel. À chaque projet, la personnalisation s’impose. « Le fait d’être fabricant à 100 % nous permet des modifications même petites, dimensions incluses. » Ondarreta enchaîne ainsi les collaborations pour des projets d’architectes, d’ingénieurs, de décorateurs et d’hôtels. Alors que 60 % de son activité est dévolue au contract et 40 % de sa production exportée à l’étranger, la marque doit bien son succès à la plus-value esthétique qu’elle apporte à tous ces espaces qui, bien que non domestiques, doivent être meublés comme de vrais lieux de vie.