Souvent réduite à Tahiti, son île principale, la Polynésie est pourtant une constellation d’archipels singuliers. Tout au Nord, les Îles Marquises sont celles qui s’éloignent le plus de leur grande sœur, en termes de topologie et de philosophie de vie. Sur l’archipel, rares sont les hôtels — le gouvernement protégeant âprement son territoire d’un certain tourisme trop envahissant. C’est pourquoi Le Nuku Hiva by Pearl Resorts, seul hôtel niché sur l’île du même nom, est un havre de paix parfaitement intégré dans son environnement.
Le temps s’immobilise aux Marquises…
Protégées par les trois heures de vol qui les sépare de la capitale, les Îles Marquises présentent un visage bien différent de ce qu’on attendrait de la Polynésie française. Ici, pas de lagon, peu de plages de sable fin, les cocotiers se mêlent aux arbres touffus et « ‘Ia Ora Na » (« bonjour » en Tahitien) se dit ici « Kaoha ».
La topographie de ces douze îles (seulement six sont habitées) ne correspond donc pas à la carte postale attendue. C’est tant mieux. On découvre aux Marquises une Polynésie véritable, fière de sa culture singulière (on y parle un dialecte propre), où les hôtels n’entachent pas les paysages.
Les touristes y sont rares, environ 10 000 par an alors que la Polynésie en accueille plus de 250 000 au total. Le mot touriste est d’ailleurs mal choisi puisque les personnes qui s’aventurent aux Marquises sont souvent des backpackers ou des mordus de voile en escale. C’est peut-être pourquoi le système de la pension de famille s’est plus développée que les hôtels, en matière d’offre hospitalière.
Vous ne trouverez pas (ou peu) d’Américains sur les Îles Marquises. Ceux-là préfèrent les lagons de Bora-Bora ou Tetiaroa, le motuu (ilôt) où a poussé l’hôtel de Marlon Brando. Ici, on croise des amoureux de la montagne avides de culture marquisienne et désireux de goûter à ce mana (l’énergie spirituelle) unique. Un conseil : contactez un guide pour parcourir les différentes îles. Ils sont rares mais sont des gardiens passionnés de leur culture. Votre voyage ne sera pas le même à leurs côtés.
Point de chute : Nuku Hiva
Votre chauffeur vous pointera peut-être votre hôtel quand, après plus d’une heure de route sinueuse, la baie de Taiohae se dévoilera. Pas facile de distinguer les 20 bungalows du Nuku Hiva by Pearl Resorts parmi la forêt de flamboyants, de frangipaniers et de cocotiers qui peuplent la vallée.
Désormais propriété du groupe polynésien Pearl Resorts, Nuku Hiva est un bond hors du temps. Il n’a pas pris une ride depuis son ouverture il y a une dizaine d’années, fruit d’une conception intelligente basée sur les bois endémiques et les traditions architecturales locales. Son intégration à la collection Relais & Châteaux a entrainé un léger lifting de la propriété.
Posés sur pilotis, à flanc de vallée, les bungalows se confondent avec leur environnement jusqu’à disparaitre grâce à leur toit pointu tapissé de feuilles séchées de pandanus. La vue est panoramique sur la baie de Taiohae, d’où l’on peut observer le ballet des voiliers ou, plus rarement, deux fois par mois, le débarquement de l’Aranui, le cargo mixte qui ravitaille les Îles Marquises et permet à quelques voyageurs de faire le tour de l’archipel en un temps record.
L’hôtel Nuku Hiva : témoin de la culture marquisienne
Les Marquisiens se réappropriont leur culture depuis une vingtaine d’années. Les tatouages, chants et danses traditionnels étaient jusqu’alors proscrits sous la loi édictée par les missionnaires catholiques débarqués au XVIIIe siècle. Ainsi, il ne faudra pas s’étonner de voir l’hôtel tatoué, de son personnel à ses chambres. Celles-ci exposent également de nombreux tikis, figurines nées plus de 2000 ans avant notre ère, sculptées dans la roche à l’effigie des anciens.
Spacieuses, les chambres du Nuku Hiva disposent de tout le confort d’un hôtel appartenant à la collection Relais & Châteaux, service couchette inclus.
Le restaurant de l’hôtel suit la même tangente, proposant un maximum de mets et de produits issus de la culture locale. On goûtera donc au fameux poisson cru mariné au lait de coco, à de la chèvre au curry (à essayer malgré les réticences !) ou à des chevrettes (crevettes d’eau douce) grillées. Le tout au bord de la piscine à débordement.
Trois jours au minimum seront nécessaires à la découverte de l’île. L’hôtel inclut dans son forfait « demi-pension» une excursion par jour en voiture à travers l’île, ou en bateau jusqu’à ses baies les plus préservées. Les chanceux croiseront des raies Manta, des dauphins, des tortues, peut-être même des baleines selon la saison de la visite — privilégiez janvier à juin pour les Îles Marquises.
> Le Nuku Hiva by Pearl Resorts. BP 53, Taiohae, Nuku Hiva, 98742, Polynésie française. Réservations.