Balsan et son hommage à la mer

Les recherches de la designer française Isabelle Daëron sont aussi des projets réalisables. Sa dernière installation, pour l’éditeur de revêtements textiles Balsan, met en lumière une moquette au profil insoupçonné.

Isabelle Daëron et Balsan étaient faits pour se rencontrer. Non seulement parce qu’ils ont en commun un vrai souci de l’environnement mais surtout parce qu’ils agissent. La designer, fondatrice de Studio Idaë, a tout de suite mesuré le niveau d’engagement écologique de la marque. « En découvrant leurs produits faits à partir de filets de pêche récupérés, j’étais sûre que nous n’étions pas dans le green washing », confie-t-elle. La jeune femme était d’autant plus partante pour réaliser son installation Friselis qu’on lui donnait carte blanche. Elle pouvait donc non seulement émouvoir mais aussi délivrer un message.

Isabelle Daëron, une jeune designer qui souhaite avant tout se sentir utile.
Isabelle Daëron, une jeune designer qui souhaite avant tout se sentir utile. Jean-Brice Lemal

Dans le showroom parisien de Balsan, elle a élaboré une vague en trois dimensions présentant un modèle de moquette de sa création, avec des berges conçues à partir de chutes d’autres modèles de la marque et parsemées de personnages microscopiques. « Je voulais créer quelque chose de nouveau pour eux et non pas montrer ce que j’avais déjà fait », explique Isabelle Daëron. Le visiteur peut cependant y découvrir sa Chantepleure, l’ancêtre ultra malin de l’arrosoir. Au mur, une fresque illustre le procédé de récupération et de recyclage des filets de pêche. « Je voulais vraiment mettre en avant l’histoire de ces moquettes », insiste la designer. Car l’eau est son élément… de chercheuse.

Dans le showroom parisien de Balsan, rue de la Verrerie (IVe), son installation Friselis rend hommage à la mer et à l’engagement écologique du fabricant de revêtements.
Dans le showroom parisien de Balsan, rue de la Verrerie (IVe), son installation Friselis rend hommage à la mer et à l’engagement écologique du fabricant de revêtements. Adrien Delpeuch

Des projets engagés

Récemment, rue Blanchard, dans le XXe arrondissement de Paris, Studio Idaë a installé Aero-Seine, un rafraîchisseur d’air posé au sol comme une belle flaque d’eau puisée dans la Seine, qui s’étend et s’évapore sur une matière poreuse. Cela fait trois ans qu’Isabelle Daëron et son équipe, en liaison avec des agents de la ville de Paris, travaillent sur ce projet. Avec d’autres – comme une fontaine pour la ville de Rennes ou la scénographie de vitrines pour Hermès au Japon –, celui-ci constitue pour le studio une succession d’expériences aussi diverses qu’enrichissantes. S’inscrivant dans une démarche de recherche, Isabelle Daëron doit parfois rappeler l’intérêt de ses projets. Car elle qui veut se sentir utile est encore plus enthousiaste quand ceux-ci deviennent pérennes.

De l’eau, toujours de l’eau, avec la Chantepleure, un astucieux système d’arrosage manuel mis au point par Studio Idaë, la structure fondée par Isabelle Daëron.
De l’eau, toujours de l’eau, avec la Chantepleure, un astucieux système d’arrosage manuel mis au point par Studio Idaë, la structure fondée par Isabelle Daëron. Fabien BreuiL / Audi Talents Awards
Aéro-seine, un dispositif de rafraîchissement urbain installé durant l’été à Paris.
Aéro-seine, un dispositif de rafraîchissement urbain installé durant l’été à Paris. Pierre L'Excellent

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