En matière d’art et d’architecture, la cité helvète de Bâle a de quoi rivaliser avec n’importe quelle grande métropole. Que ce soit par la qualité des constructions qui ponctuent la ville et des agences qui s’y sont installées, par le nombre de ses musées – une quarantaine – ou bien par la renommée de la foire d’art contemporain Art Basel. Ce printemps, l’inauguration d’une extension du Kunstmuseum et la révélation de sa rénovation partielle vont incontestablement participer de ce rayonnement international.
« Extension », le mot est au demeurant plutôt faible si l’on en juge par le caractère monumental de l’édifice mis en œuvre par l’agence bâloise Christ & Gantenbein, choisie parmi des postulants aussi fameux que Zaha Hadid ou Tadao Ando. Face au bâtiment existant, inauguré en 1936, c’est pour ainsi dire un second musée qui se dresse désormais, avec un programme de 2 740 m2 de galeries d’exposition, dont l’usage sera principalement réservé aux accrochages temporaires. Dès l’extérieur, le message est clairement énoncé par une frise composée de LED intégrées dans la façade qui permet de diffuser tout type de message, comme le titre de l’exposition du moment. Pour pallier la séparation physique des deux entités, un tunnel a été aménagé sous la rue, facilitant la circulation du public entre les espaces sans avoir à quitter l’enceinte de l’institution.
Avec sa ligne massive, son enveloppe de brique grise et son traitement intérieur en marbre de Carrare, la nouvelle structure, d’un coût de 100 millions de francs suisses (91 millions d’euros environ), s’inscrit dans une même typologie de langage que le bâtiment initial. Pour autant, il est davantage question de dialogue que d’un fac-similé. D’ailleurs, ne pourrait-on pas considérer ce projet comme un hommage qu’Emanuel Christ aurait rendu à son grand-oncle, auteur du premier bâtiment, cherchant à créer du lien plutôt que la comparaison ?
Kunstmuseum Basel. St. Alban-Graben 20, CH-4010 Bâle. www.kunstmuseumbasel.ch